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phie expérimentale en Italie, par notre collaborateur M. Espinas ; les Prolégomènes à la psychogénie moderne de Siciliani (trad. par M. Herzen), dont la Revue a parlé dans son premier numéro de l’an dernier ; le Hume de Huxley, traduit par M. Compayré, qui l’a fait connaître ici môme au mois de novembre dernier.


Nécrologie. — Un éditeur bien connu du public philosophique, M. Ladrange, vient de mourir, à l’âge de quatre-ving-sept ans. Pendant une période de quarante années, il a largement contribué à répandre les publications françaises et étrangères. La plupart de ses éditions appartiennent aux deux grands mouvements philosophiques qui caractérisent cette époque : l’éclectisme français et lïdéalisme allemand. Il a édité des œuvres de Cousin, Jouffroy, Damiron, B. Saint-Hilaire, Rémusat, Vacherot, Janet, Maine de Biran, etc. Il a publié une traduction des principaux ouvrages de Kant, de Fichte, de Schelling, de Hegel, de Ritter. Enfin, dans les dernières années de sa vie active, il entrait dans l’école anglaise contemporaine par sa traduction de la Logique de Stuart Mill et divers autres ouvrages. Cette bien courte liste montre assez à combien d’ouvrages importants il a attaché son nom.


Le pape Léon XIII, dit le Polybiblion, a le dessein « de fonder dans la ville de Rome une réunion académique, sous le nom et le patronage de saint Thomas d’Aquin, qui appliquera ses études et son zèle à expliquer et à interpréter ses œuvres ; qui exposera ses doctrines et les comparera avec les doctrines des autres philosophes, soit anciens, soit nouveaux ; qui démontrera la force et les motifs de ses sentences ; qui s’efforcera de propager cette salutaire doctrine, et d’appliquer à la réfutation des erreurs qui se multiplient les éclaircissements des découvertes récentes. »

Il décide en même temps la publication d’une édition nouvelle des œuvres de saint Thomas, « qui renfermera absolument tous les écrits du saint docteur et qui, imprimée avec des caractères aussi beaux que possible, sera corrigée avec soin, en s’aidant des manuscrits qui ont été mis au jour et en usage de notre temps. Nous aurons soin en même temps de faire éditer les œuvres de ses plus illustres interprètes, par lesquelles, comme par des ruisseaux abondants, découle la doctrine d’un homme illustre. »


L’Académie des sciences morales et politiques (section de philosophie) avait à nommer un associé étranger en remplacement de M. Fichte. Elle pouvait choisir entre MM. Herbert Spencer, Bain, Wundt, Hartmann, etc. : elle a élu M. Vicenzo di Giovani, professeur au Séminaire archiépiscopal de Palerme.

Le Propriétaire-gérant,
Germer Baillière.