Page:Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome IX, 1880.djvu/246

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES




Paul Janet. Traité élémentaire de philosophie a l’usage des classes. 1 vol. in-8°, viii-363 pages. Paris, Delagrave.

M. P. Janet donne un Traité élémentaire de philosophie, dont nous avons sous les yeux le « premier fascicule », consacré tout entier à la Psychologie. Le deuxième comprendra la Logique, la Morale et la Théodicée. Tous deux réunis feront un cours complet pour les classes. Le besoin s’en faisait sentir, et ce ne peut être que par politesse pour ses devanciers que l’auteur écrit : « Il existe déjà en ce genre plusieurs traités excellents, d Plusieurs de ces traités ont de réels mérites et rendent des services ; mais pas un ne répond à tous les besoins. Ceux qui sont assez vivants ne sont pas toujours assez scolaires ; ceux qui sont assez scolaires le sont trop. Depuis des années, les élèves qui travaillent seuls, et les professeurs inexpérimentés, en quête d’un guide sûr, attendaient qu’un des maîtres de l’Université prît la peine d’écrire pour eux un livre qui fit autorité. Plusieurs éditeurs annonçaient ce livre ; les maîtres les plus en crédit passaient pour le préparer chacun de leur côté ; mais on ne voyait rien venir. M. P. Janet arrive au bon moment, avec plus d’autorité que personne. Il n’a pas dédaigné de se reposer de ses travaux originaux en réunissant, dans un traité élémentaire, ce qu’il tient pour « les résultats les plus clairs et les plus assurés de la science philosophique ». D’une compétence exceptionnelle et d’une expérience consommée, connaissant également bien les jeunes gens et leurs maîtres, au courant de tout ce qui s’écrit et s’enseigne, ouvert à tout, nullement ennemi des nouveautés, il lui appartenait de faire la synthèse de ce qui est fondamental et traditionnel dans la philosophie classique et de ce qui a conquis dès maintenant le droit d’y entrer.

La vitalité de notre enseignement philosophique est notoire ; son rajeunissement est salué par tous ceux qui le connaissent. M. P. Janet a cru le moment venu de donner une sorte de consécration à ce mouvement des esprits et aussi de lui marquer, sinon des limites, au moins une direction. Sans prétendre fixer la doctrine et établir une orthodoxie, ce qui répugnerait à son tempérament tout libéral, sans vouloir diminuer la liberté des professeurs qui, on doit le dire, est à peu près entière, il reste, quant à lui, sur le fond des choses, fidèle à la tra-