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REVUE DES PÉRIODIQUES ÉTRANGERS



LA FILOSOFIA DELLE’SCUOLE ITALIANE.

Octobre, décembre 1879. — Février 1880.

Il convient de placer au début de cette analyse un avertissement aux lecteurs, émané de la Direction, qui se trouve à la première page du fascicule de novembre. MM. Mamiani et Ferri se félicitent d’abord d’avoir conduit la Revue jusqu’à sa dixième année d’existence, ce qui est un beau résultat pour une Revue philosophique en Italie. Ils constatent ensuite qu’ils ont tenu leurs promesses en mettant leur public de plus en plus au courant du développement de la philosophie expérimentale. Ils ajoutent :

« Néanmoins les questions métaphysiques ont continué de nous occuper principalement, et, au moment d’entrer dans sa onzième année d’existence, la Philosophie des écoles italiennes se persuade, à voir certains indices qui lui sont fournis par les recueils philosophiques, qu’elle ne s’est pas trompée en restant fidèle à la métaphysique.

« À l’heure qu’il est, les Revues mêmes qui ont levé le drapeau du positivisme ne repoussent plus les problèmes qui en relèvent, et la direction qu’elles suivent, bien que toujours essentiellement expérimentale, ne tend plus d’une manière exclusive à l’étude indirecte des fonctions psychologiques par le moyen des analyses physiologiques.

« C’est pourquoi, sauf celles qui sont étroitement attachées au dogmatisme d’A. Comte et n’acceptent ni la critique de la connaissance, ni les analyses subjectives, les plus en vue ont traité les questions de l’espace, de la matière, de l’absolu. Même la liberté intérieure, cette pierre de scandale du matérialisme, a été plus d’une fois affirmée par les écrivains de ces mêmes Revues. Il y a plus : l’une d’elles, la Revue trimestrielle de Leipsig, dans un de ses plus récents articles, va jusqu’à nier l’objectivité du corps et à renouveler l’idéalisme de Berkeley, tant nous sommes loin des premières étroitesses du positivisme !

« Bref, à considérer les discussions de la presse philosophique périodique en Europe et aux États-Unis, on acquiert la conviction que le mouvement rigoureusement empirique inauguré il y a vingt ans par une partie des psychologues anglais sur les traces du positivisme fran-