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daires. Ceux-ci « ne sont autre chose que l’association d’une folie simple généralisée, manie ou mélancolie, avec un processus quelconque de l’organisme physiologique ou pathologique » (page 23). C’est-à-dire que ce groupe, qui est à part en quelque sorte, comprend les folies dites sympathiques, les diathésiques, les cérébro-spinales, névrosiques et enfin toxiques.

Les troubles primitifs se divisent en deux grandes classes : 1o les aliénations fonctionnelles ou folies ; 2o les aliénations constitutionnelles ou infirmités mentales.

Les folies se subdivisent en deux groupes : 1o les folies généralisées, 2o les folies partielles. Les folies généralisées comprennent à leur tour trois genres : 1o la manie avec ses espèces ; 2o la mélancolie avec ses espèces ; 3o la folie à double forme. Les folies partielles n’ont qu’un genre : la folie systématisée régulière, composée de trois stades ou variétés (1o  folie hypocondriaque ; 2o folie de persécution, religieuse, politique, érotique, jalouse, etc. ; 3o folie ambitieuse).

Les infirmités mentales se subdivisent, elles aussi, en deux groupes : 1o les vices d’organisation physique ; 2o les désorganisations psychiques. Les vices d’organisation comprennent trois genres : 1o les désharmonies (espèces : défaut d’équilibre, bizarreries, excentricités) ; 2o les dégénérescences formées de deux sous-genres : A. les neurasthénies (espèces : idées fixes, impulsions, aboulies) ; B. les phrénasthénies (espèces : phrénasthénies délirantes, raisonnantes) ; 3o les monstruosités (imbécillité, idiotie, crétinisme). Les désorganisations psychiques ne contiennent qu’un genre : la déchéance cérébrale, c’est-à-dire la démence. :

J’admets parfaitement qu’on mette à part la manie et la mélancolie et même peut-être qu’on leur fasse jouer le rôle que l’auteur assigne dans les états dits secondaires, avec des réserves que le défaut d’espace m’empêche de développer, surtout par rapport à l’épilepsie et à l’hystérie entre autres. Je crois aussi que la folie à double forme n’est pas à sa place à côté des éléments simples. Mais j’avoue que la distinction ordinaire conservée par M. Régis entre la fonction et l’organe de l’intelligence (voy. p. 3) me satisfait peu. De plus, il me semble que la place de ce qu’il appelle la folie systématisée régulière n’est pas dans les aliénations fonctionnelles, mais bien dans les organiques ou constitutionnelles. Avec Morselli, Krafft-Ebing, il me semble qu’il n’y a dans cette forme, ni plus ni moins de dégénérescence ou d’hérédité que dans les « désorganisations psychiques » et qu’au contraire cette particularité fréquente, si bien signalée par M. Falret, de l’existence d’une anomalie de caractère dès l’enfance, est, entre plusieurs, une preuve qu’il s’agit là d’une maladie dont le début remonte ou à la vie intra-utérine ou à la vie ancestrale.

La notion de l’hérédité domine toute la pathologie mentale et nerveuse. Il est probable que c’est par l’intermédiaire de troubles du développement que la maladie ou plutôt l’état morbide d’un parent se transmet