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L’ESTHÉTIQUE CONTEMPORAINE


LA MIMIQUE

DANS LE SYSTÈME DES BEAUX-ARTS


Il en est aujourd’hui de la science du beau comme de toutes les autres branches de la philosophie contemporaine. En dehors de ce qui appartient à l’histoire de l’art et à la critique de ses œuvres, ce qui préoccupe avant tout les esprits sérieux voués à cet ordre de recherches, c’est l’étude psychologique et physiologique des faits qui doivent servir de base ou d’introduction à cette science, étude, en effet, nécessaire à qui veut aborder des problèmes d’une nature aussi difficile et aussi délicate jusqu’ici imparfaitement résolus.

Nous sommes loin de méconnaître l’utilité de ces travaux ainsi que la légitimité de la méthode expérimentale à laquelle ils sont dus. L’intention d’ailleurs de ceux qui la suivent et la préconisent est fort louable. N’est-ce pas de donner à cette science, la science du beau et la philosophie de l’art, ce qui lui a fait, dit-on, jusqu’ici défaut, le caractère de certitude positive et réellement scientifique, de l’affranchir des spéculations abstraites et des théories a priori, qui ont discrédité les œuvres les meilleures et les plus brillantes des esthéticiens le plus en renom dans notre siècle, comme aux âges précédents, de Kant, Schelling, Hegel, etc. ?

Nous n’examinerons pas ce qu’il y a d’exagéré dans ces assertions. Qu’on nous permette seulement de faire observer que, sans nuire à elle-même et à ses progrès, une science quelconque, si positive qu’elle soit, ne peut, à aucun moment, se désintéresser des problèmes d’une nature plus générale qui ont pour objet l’ensemble de cette science et son organisation intérieure. Et, en effet, même pour bien observer les faits, savoir diriger les expériences et les féconder, pour s’orienter de façon à frayer la voie aux découvertes futures, il n’est pas sans importance que le domaine de cette science soit bien