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mouvements volontaires qu’on recueille par la méthode graphique. Ce serait une erreur de croire que parce qu’on étudie certains phénomènes avec un cylindre enfumé et un tambour enregistreur, ces phénomènes cessent par le seul fait d’obéir à l’influence des suggestions et des causes psychiques de toutes sortes.

Pour éviter autant que possible ces causes d’erreur, d’autant plus à craindre qu’elles sont insaisissables, nous avons prié notre sujet de donner une série de pressions au dynamographe en faisant succéder les pressions avec autant de rapidité que possible. Dans ces conditions, nous avons obtenu des tracés, où l’on peut voir que les lignes d’ascension des courbes de la main anesthésique sont un peu plus inclinées que celles de la main sensible.

Si, au lieu d’étudier deux courbes dynamographiques prises isolément, nous comparons deux courbes qui ont été enregistrées simultanément, la différence que nous venons de signaler relativement à la ligne d’ascension s’accusera davantage.

Un dynamographe est placé dans la main droite de P. S., qui est priée de serrer une vingtaine de fois ; puis, quand le sujet est bien reposé, on recommence l’expérience en faisant serrer au sujet simultanément un dynamographe dans la main gauche et un dynamomètre dans la main droite.

Un simple coup d’œil jeté sur les deux tracés dynamographiques de la main droite montre que, lorsqu’elle agit seule, la ligne d’ascension est beaucoup plus courte que lorsque la main gauche serre en même temps ; dans ce dernier cas, l’ascension est ralentie.

Une expérience analogue faite, avec les mêmes appareils, sur la force de la main gauche, montre que, pendant une contraction bilatérale, la ligne d’ascension de la main sensible est beaucoup moins modifiée. J’ai eu maintes fois l’occasion de constater chez P. S., que si on enregistrait les contractions volontaires à l’aide d’un tambour myographique appliqué sur la face antérieure de l’avant-bras, ou à l’aide d’un simple tube de caoutchouc que le sujet était prié de serrer, les différences que nous venons de signaler entre la ligne d’ascension de la main droite et celle de la main gauche s’accusaient bien davantage. La ligne d’ascension de la main sensible reste à peu près ce qu’elle est quand on fait usage du dynamographe ; c’est la ligne d’ascension de la main anesthésique qui est modifiée : elle devient deux ou trois fois plus longue. Nous ignorons la raison de ce fait. Dans un tracé qu’on trouvera plus loin, on pourra comparer ces deux formes différentes de contraction.

La suppression des excitations visuelles par fermeture des yeux