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blables des ancêtres, ou la neutralisation des caractères dissemblables, à modifier les races.

La race est la nature faite, l’âme inconsciente ; et, quand les circonstances changent, il faut un réveil de la conscience pour créer de nouvelles fonctions et de nouveaux organes. Autrement, la race déchoit, comme cela est arrivé aux Égyptiens, dont le crâne est aujourd’hui plus petit que celui de leurs ancêtres.

M. Caporali caractérise les sociétés éolithiques, les sociétés paléolithiques et les sociétés néolithiques, montrant que tout progrès social se fait par la tendance à jouir ensemble d’un même bien, éliminant les foyers de la haine et de l’anarchie, et faisant devenir libre la force latente du nombre réel qui tend à de plus hautes unités, à des rivalités d’actions pacifiques, à des analyses et synthèses croissantes, aspirant à la commune félicité.

Principales analyses : B. Spaventa. Expérience et métaphysique. — Lucien Arréat. La morale dans le drame, l’épopée et le roman, 2e édit. — Mandelli. Préface de la traduction de l’Art et la poésie chez l’enfant, de B. Perez. — F. Paulhan. L’activité mentale et les éléments de l’esprit. « Œuvre originale, importante, qui fera progresser la psychologie expérimentale, et que nous nous réservons d’étudier encore plus largement. » — A. Burdeau, traduction du livre de Schopenhauer, le Monde comme volonté et comme représentation.


Rivista italiana di filosofia.

Marzo-Agosto 1889.

L. Ferri. La doctrine de la connaissance dans l’hégélianisme, d’après un livre posthume de B. Spaventa : Expérience métaphysique, doctrine de la connaissance. — Il dirige ses coups victorieux contre le double dogmatisme, empirique et théologique. Sa puissance dialectique se concentre principalement sur deux points : la théorie de l’expérience et l’unité du vrai, fondée sur les caractères universels de son essence. D’un côté il met en lumière les erreurs évidentes ou latentes des théories qui faussent l’idée du fait, de la sensation, de la représentation, de la perception, de la conscience, et nient ou ne reconnaissent pas, dans la juste mesure, la part qui, dans tous ces éléments de l’expérience, dans leurs liens, dans la synthèse organique qui les unifie et en constitue la signification pour la connaissance, appartient à l’activité originaire de l’esprit. D’un autre côté, ses études, bien que d’un caractère plus spéculatif, et en apparence éloigné du problème de l’expérience, peuvent d’ailleurs être regardées comme le complément d’une même doctrine, dont l’expérience est la première partie et l’idée du savoir divin la dernière. La théorie de la connaissance est, en somme, le centre dans lequel l’esprit de Spaventa a pointé son levier. L. Ferri est loin d’accepter toutes les conclusions du néo-hégélien.