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Cesca. La religion de la philosophie scientifique. — G. Sergi. Les dégénérations humaines.


La Nuova Scienza.

Gennaio-Giugno 1889.

Après avoir pendant cinq ans rédigé seul sa revue, et voulant encore la rédiger de cette façon, par raison d’unité de doctrine, M. Caporali est forcé par sa santé de modérer sa prodigieuse activité. Il publiera un fascicule chaque semestre, ce qui lui permettra d’ailleurs d’approfondir et de concentrer davantage ses intéressantes études.

I. Dans la préface du sixième volume, il se réclame de la méthode moniste évolutive, entendant la matière, le mouvement, la force, la sensation, la perception, la conscience, d’une manière plus monistique que les autres écoles.

II. Monisme pythagorique antique. — Le nombre réel était pour Pythagore une substance unifiante, un mouvement vital continu, et non le nombre conceptuel. Sa doctrine était biotique, non mathématique ni mécanique. Le nombre réel sentant donne la direction aux forces qui naissent de la sensation, et prépare la morphologie ; des formes des atomes et de leurs mouvements dépend l’harmonie ou la désharmonie. La base du système pythagorique est dans l’idée du lien qui unit l’un au multiple, ou le systématisant, le limitant avec l’infini, que l’Un embrasse peu à peu dans son ordre croissant.

Le nombre réel n’est pas séparé des choses, comme les idées platoniques, mais cause formelle et matérielle des choses. L’âme n’est pas opposée au corps, n’est pas immortelle : les doctrines orphiques ne sont adoptées que par raison d’opportunité. Mais le système pythagorique est un monisme de la sensation et de l’action, fondé sur l’observation expérimentale des faits de la nature.

M. Caporali résume ensuite les résultats de la critique des fragments de l’ancienne école pythagorique, d’après Ritter, Brandis, Rheinold, Böck, Zeller, Chaignet, et montre comment le pythagorisme est venu à se corrompre deux siècles av. J.-C.

III. La formule pythagorique de l’évolution cosmique. — Dans la période myocène, l’anthropopithèque à poil roussâtre, habitué à se réunir en société et à cheminer sur deux pieds, et qui perdit son poil en restant de peau jaune, est un ancêtre de l’homme. Seulement, vers la fin du pliocène, quelques familles émigrées vers l’équateur brunirent ; d’autres qui s’étaient rapprochées des régions boréales tournèrent au blanc. Dans l’âge quaternaire se formèrent les principales races humaines ; l’âge historique est celui de leur fusion.

Dans cette évolution, la psychogénie a fait la somagénie. L’idéal de beauté, les divers efforts pour travailler ont contribué, autant que le climat, la nourriture et l’exagération dans les fils des caractères sem-