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G. Cesca. L’action réflexe et la conscience. — Dans une discussion très serrée, l’auteur cherche à réfuter, principalement à l’encontre de Richet, la doctrine qui soutient que les actes psychiques conscients sont un produit de l’évolution des actes réflexes, purement physiologiques, et que la conscience dérive du mécanisme organique. Pour prouver que la conscience est indépendante de l’action réflexe, il montre : 1oque l’action réflexe est en elle-même seulement involontaire, mais indifféremment peut être consciente ou inconsciente ; 2o que la vie psychique des animaux inférieurs n’est pas toute action réflexe, et que celle-ci nous paraît seulement l’acte le plus élémentaire ; 3º que les actions réflexes, loin de former la base d’où se développent les actions conscientes et volontaires, proviennent au contraire de celles-ci par le moyen de l’habitude, de l’exercice, de l’organisation consécutive et de l’hérédité des résultats de l’expérience. L’étude psychologique et gnoséologique de la conscience montre qu’elle est quelque chose de sui generis, la condition et l’instrument de toute notre connaissance, mais inconnaissable en elle-même et indéterminable dans sa nature et dans son origine.

L. Arréat. Étude analytique et appréciation très favorable du livre de M. Paulhan : L’Actité mentale et les éléments de l’esprit. — Il recommande, comme les parties les plus originales de l’œuvre, la façon dont M. Paulhan entend la multiplicité du moi, les sous-personnalités dont chaque personne est faite, et la théorie de l’association par contraste, à laquelle l’auteur, après Sully et Perez, accorde plus d’importance qu’on ne le fait d’ordinaire. La loi de finalité, cette loi universelle de l’esprit et du monde, a été aussi supérieurement expliquée par l’auteur. Son ouvrage est une œuvre d’analyse et de synthèse psychologique très remarquable.

Principaux comptes rendus : L. Arréat. La morale dans le drame, l’épopée et le roman (Angiulli). — N. Fornelli. La pédagogie et l’enseignement classique. — H. Gœring. Sophie Germain et Clotilde de Vaux. — C. Conte. Les institutions industrielles populaires de A. Errera. — N. Colajanni. La sociologie criminelle (Signorelli).

B. P.

La Rivista di filosofia scientifica annonce la fondation à Florence, par décret ministériel, d’un « Musée psychologique », destiné à recueillir « tous les documents qui peuvent servir d’illustrations aux passions humaines ». La direction est confiée à Mantegazza. Un certain nombre de leçons seront faites sur la psychologie expérimentale.

Une « Société de psychologie expérimentale » a été fondée à Berlin le 31 janvier 1888. Elle est consacrée principalement aux études d’hypnotisme. Toutes les communications doivent être adressées au Secrétaire général, Dr Max Dessoir, 27, Köthenerstr. Berlin.