Page:Ribot - Les Maladies de la volonté.djvu/113

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diriger les idées devient de plus en plus faible, les moments lucides de plus en plus courts[1]. Cet état d’exubérance psychique, quelle qu’en soit la cause (fièvre, anémie cérébrale, émotion), aboutit toujours au même résultat.

Entre cet état et l’attention, il y a donc un antagonisme complet : l’un exclut l’autre. Ce n’est d’ailleurs qu’un cas particulier de l’exagération des réflexes ; seulement il s’agit ici de réflexes psychiques ; en d’autres termes, tout état de conscience actuel tend à se dépenser, et il ne peut le faire que de deux manières : produire un mouvement, un acte ; ou bien éveiller d’autres états de conscience suivant les lois de l’association. Ce dernier cas est un réflexe d’ordre plus complexe, un réflexe psychique, mais il n’est comme l’autre qu’une forme de l’automatisme.

2o La deuxième forme nous ramène au type de l’aboulie : elle consiste en une diminution progressive du pouvoir directeur et une impossibilité finale de l’effort intellectuel.

« Dans la période initiale de certaines maladies du cerveau et de l’esprit, le malade se plaint d’incapacité à gouverner et à diriger la faculté de l’attention. Il trouve qu’il lui est impossible, sans un effort visible et pénible, d’accomplir son travail mental accoutumé, de lire ou de com-

  1. Moreau, Du hachich et de l’aliénation mentale, p. 60. Richet, Les poisons de l’intelligence, p. 71.