Page:Ribot - Les Maladies de la volonté.djvu/122

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chant ou en trouvant notre route dans une forêt épaisse et sombre. »

Rappelons encore que tout état de conscience, surtout lorsqu’il est très intense, tend à passer à l’acte, à se traduire en mouvements, et que, dès qu’il entre dans sa phase motrice, il perd de son intensité, il est en déclin, il tend à disparaître de la conscience. — Mais un état de conscience actuel a une autre manière de se dépenser : c’est de transmettre sa tension à d’autres états d’après le mécanisme de l’association. C’est, si l’on veut, une dépense interne au lieu d’une dépense externe. Toutefois, l’association qui part de l’état présent ne se fait pas d’une seule manière. Dans l’attention spontanée, certaines associations prévalent seules et d’elles-mêmes, par leur propre intensité. Dans l’attention voulue (la réflexion en représente la forme la plus élevée), nous avons conscience d’une irradiation en divers sens. Bien mieux, dans les cas où nous avons beaucoup de peine à être attentifs, les associations qui prévalent sont celles que nous ne voulons pas, c’est-à-dire qui ne sont pas choisies, affirmées comme devant être maintenues.

Par quel moyen donc les plus faibles sont-elles maintenues ? Pour nous représenter, dans la mesure possible, ce qui se passe en pareil cas, considérons des faits analogues, mais d’un ordre