Page:Ribot - Les Maladies de la volonté.djvu/149

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Après avoir étudié l’anéantissement de la volonté sous sa forme la plus haute, remarquons qu’on trouve dans la contemplation, dans la réflexion profonde, des formes mitigées et décroissantes de cet anéantissement. L’inaptitude des esprits contemplatifs pour l’action a des raisons physiologiques et psychologiques dont l’extase nous a donné le secret.


II

Il serait aussi intéressant pour le psychologue que pour le physiologiste de savoir ce qui produit l’abolition de la conscience dans le somnambulisme naturel ou provoqué et de quelles conditions organiques elle résulte. Malgré les travaux poursuivis avec ardeur durant ces dernières années, on n’a sur ce point que des théories, et l’on peut choisir entre plusieurs hypothèses. Les uns, comme Schneider et Berger, en font un résultat de l’« attention expectante », produisant une concentration unilatérale et anormale de la conscience. Preyer y voit un cas particulier de sa théorie du sommeil. D’autres, comme Rumpf, admettent des changements réflexes dans la circulation cérébrale, des phénomènes d’hyperhémie et d’anémie dans la surface des hémisphères du cerveau. Heidenhain, qui combat cette dernière théorie, expli-