Page:Ribot - Les Maladies de la volonté.djvu/150

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

que l’hypnotisme par une action d’arrêt. Il se produirait une suspension d’activité des cellules nerveuses corticales, peut-être par changement de disposition moléculaire : de cette manière, le mouvement fonctionnel de la substance grise serait interrompu. Cette dernière hypothèse est celle qui paraît rallier le plus d’adhérents. Comme elle n’est guère, du moins au point de vue psychologique, qu’une simple constatation de fait, nous pouvons nous y tenir.

Il serait inutile de décrire un état tant de fois décrit et avec tant de soin[1]. Remarquons seulement que les termes somnambulisme, hypnotisme et leurs analogues, ne désignent pas un état identique chez tous et partout. Cet état varie, chez le même individu, du simple assoupissement à la stupeur profonde ; et d’un individu à l’autre, suivant la constitution, l’habitude, les conditions pathologiques, etc. Aussi serait-il illégitime d’affirmer qu’il y a toujours anéantissement du pouvoir volontaire. Nous allons voir qu’il y a des cas très douteux.

Prenons d’abord l’hypnotisme sous la forme que plusieurs auteurs ont nommée léthargique. L’inertie mentale est absolue ; la conscience est abolie ; les réflexes sont exagérés, — exagération qui va toujours de pair avec l’affaiblisse-

  1. Voir en particulier les articles de M. Ch. Richet dans la Revue philosophique d’octobre et de novembre 1880, et de mars 1883.