Page:Ribot - Les Maladies de la volonté.djvu/173

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moire soit des signes vocaux, soit des moyens par lesquels les mots sont articulés ; que W. Ogle distingue aussi deux mémoires verbales : une première, reconnue de tout le monde, grâce à laquelle nous avons conscience du mot, et en outre une seconde, grâce à laquelle nous l’exprimons. » Cet oubli des mouvements, bien qu’il soit avant tout une maladie de la mémoire, nous révèle aussi un affaiblissement du pouvoir moteur, un désordre de la coordination volontaire. Le malade veut s’exprimer ; sa volition n’aboutit pas ou se traduit incomplètement, c’est-à-dire que la somme des tendances coordonnées qui, au moment actuel, constituent l’individu en tant qu’il veut s’exprimer, est partiellement entravée dans son passage à l’acte ; et l’expérience nous apprend que cette impuissance d’expression atteint d’abord les mots, c’est-à-dire le langage rationnel ; ensuite les phrases exclamatives, les interjections, ce que Max Müller désigne sous le nom de langage émotionnel ; enfin, dans des cas très rares, les gestes. La dissolution va donc encore ici du plus complexe au moins complexe et au simple, du volontaire au demi-volontaire et à l’automatique, qui est presque toujours respecté.

Il est permis d’entrer encore plus avant dans la vie purement psychique ; mais ici tout devient vague et flottant. Comme nous ne pou-