Page:Ribot - Les Maladies de la volonté.djvu/185

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sivement prépondérantes, mais partielles. À tout prendre, c’est là peut-être le type le plus commun, si l’on regarde autour de soi et si l’on consulte les poètes et les moralistes de tous les temps, répétant à l’envi qu’il y a deux hommes en nous. Le nombre de ces coordinations successives peut être encore plus grand ; mais il serait oiseux de poursuivre cette analyse.

Encore un pas, et nous entrons dans la pathologie. Rappelons les impulsions brusques, irrésistibles, qui tiennent à chaque instant la volonté en échec ; c’est une tendance hypertrophiée qui rompt sans cesse l’équilibre, à qui son intensité ne permet plus de se coordonner avec les autres : elle sort des rangs, elle ordonne au lieu de se subordonner. Puis quand ces impulsions ne sont plus un accident mais une habitude, un côté du caractère mais le caractère, il n’y a plus que des coordinations intermittentes ; c’est la volonté qui devient l’exception.

Plus bas encore, elle devient un simple accident. Dans la succession indéfinie des impulsions qui varient d’une minute à l’autre, une volition précaire trouve à peine de loin en loin ses conditions d’existence. Il n’y a plus que des caprices. Le caractère hystérique nous a fourni le type de cette incoordination parfaite. Nous voici donc à l’autre bout.

Au-dessous, il n’y a plus de maladies de la vo-