Page:Ribot - Les Maladies de la volonté.djvu/186

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lonté, mais un arrêt de développement qui l’empêche de jamais naître. Tel est l’état des idiots et des faibles d’esprit. Nous en dirons ici quelques mots, pour compléter notre étude pathologique.

« Dans l’idiotie profonde, dit Griesinger, les efforts et les déterminations sont toujours instinctifs ; ils sont provoqués surtout par le besoin de nourriture ; le plus souvent, ils ont le caractère d’actions réflexes dont l’individu a à peine conscience. Certaines idées simples peuvent encore provoquer des efforts et des mouvements, par exemple, de jouer avec de petits morceaux de papier… Sans parler de ceux qui sont plongés dans l’idiotie la plus profonde, on en est à se demander : Y a-t-il en eux quelque chose qui représente la volonté ? Qu’est-ce qui peut vouloir en eux ?

« Chez beaucoup d’idiots de cette dernière classe, la seule chose qui paraisse mettre un peu leur esprit en mouvement, c’est le désir de manger. Les idiots les plus profonds ne manifestent ce besoin que par de l’agitation et des grognements. Ceux chez qui la dégénérescence est moins profonde remuent un peu les lèvres et les mains, ou bien pleurent : c’est ainsi qu’ils expriment qu’ils veulent manger…

« Dans l’idiotie légère, le fond du caractère est l’inconstance et l’obtusion du sentiment et la