Page:Ribot - Les Maladies de la volonté.djvu/21

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

été à l’origine accompagnées d’un sentiment de plaisir, de curiosité, etc. Maintenant le sentiment primitif s’est affaibli, mais le lien entre l’idée et l’acte s’est établi ; quand elle naît, il suit.

3o Avec les idées abstraites, la tendance au mouvement est à son minimum. Ces idées étant des représentations de représentations, de purs schémas, des extraits fixés par un signe, l’élément moteur s’appauvrit dans la même mesure que l’élément représentatif. Si l’on considère toutes les formes d’activité que nous venons de passer en revue comme des complications successives du réflexe simple, on peut dire que les idées abstraites sont une ramification collatérale, faiblement rattachée au tronc principal et qui s’est développée à sa manière. Leur tendance motrice se réduit à cette parole intérieure, si faible qu’elle soit, qui les accompagne, ou au réveil de quelque autre état de conscience. Car, de même qu’en physiologie la période centrifuge d’un réflexe n’aboutit pas toujours à un mouvement, mais aussi bien à la sécrétion d’une glande ou à une action trophique ; de même, en psychologie, un état de conscience n’aboutit pas toujours à un mouvement, mais à la résurrection d’autres états de conscience, suivant le mécanisme bien connu de l’association.

L’opposition si souvent notée entre les esprits