Page:Ribot - Les Maladies de la volonté.djvu/37

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Du côté psychologique et intérieur, rien ne distingue le jugement au sens logique du mot, c’est-à-dire une affirmation théorique, de la volition ; sinon que celle-ci se traduit par un acte et qu’elle est ainsi un jugement mis à exécution.

Mais qu’est-il, considéré dans son fond et non plus dans sa forme ? Insistons sur ce point fondamental, et essayons de l’éclaircir. En descendant à quelques faits biologiques très humbles, nous verrons mieux peut-être en quoi consiste un choix. Pour ne pas m’égarer dans de lointaines analogies, je ne dirai rien de l’affinité physique (par exemple de l’aimant pour le fer). Dans le règne végétal, je rappellerai seulement que les plantes insectivores, comme la dionée, choisissent, à l’exclusion des autres, certains corps qui viennent à leur contact. L’amibe choisit de même certains fragments organiques dont elle se nourrit. Ces faits sont incontestables : l’interprétation est difficile. On les explique, en général, par un rapport de composition moléculaire entre ce qui choisit et ce qui est choisi. Sans doute ici le choix s’exerce dans

    muscles involontaires, mais en faisant remarquer que cette distinction n’a rien d’absolu. Il y a des personnes, comme le physiologiste E.-F. Weber, qui peuvent à volonté arrêter les mouvements de leur cœur ; d’autres, comme Fontana, produire une contraction de l’iris, etc. Un mouvement est volontaire, lorsque, à la suite d’essais heureux et répétés, il est lié à un état de conscience et sous son commandement.