Page:Ribot - Les Maladies de la volonté.djvu/36

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volition, mais l’activité intellectuelle. L’intelligence étant une correspondance, un ajustement continuel de relations internes à des relations externes, et sous sa forme la plus haute, un ajustement parfaitement coordonné ; la coordination de ces états de conscience implique celle des mouvements qui les expriment. Dès qu’un but est choisi, il agit à la manière de ce que les métaphysiciens appellent une cause finale : il entraîne le choix des moyens propres à l’atteindre. L’adaptation est donc un résultat du mécanisme de l’intelligence ; nous n’avons pas à nous y arrêter.

Mais ce qui nous intéresse, c’est ce choix, cette préférence affirmée, après une comparaison plus ou moins longue des motifs. C’est lui qui représente la réaction individuelle, distincte des réactions spécifiques, et, nous le verrons, dans la pathologie, tantôt inférieure, tantôt supérieure à elles.

Qu’est-ce que ce choix ? Considéré dans sa forme, il n’est rien de plus qu’une affirmation pratique, un jugement qui s’exécute. Qu’on le remarque bien : du côté physiologique et extérieur, rien ne distingue un mouvement volontaire d’un mouvement involontaire, le mécanisme est le même, que je cligne des yeux par action réflexe ou à dessein pour avertir un complice[1].

  1. On distingue en physiologie les muscles volontaires des