Page:Ribot - Les Maladies de la volonté.djvu/89

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cides, demandait à être maintenue à l’aide d’une camisole de force et annonçait ensuite le moment où tout danger était passé et où elle pouvait reprendre la liberté de ses mouvements. — Un chimiste, tourmenté de même par des désirs homicides, se faisait attacher les deux pouces avec un ruban et trouvait dans ce simple obstacle le moyen de résister à la tentation. — Une domestique d’une conduite irréprochable supplie sa maîtresse de la laisser partir, parce que, en voyant nu l’enfant qu’elle soigne, elle est dévorée du désir de l’éventrer.

Une autre femme, d’une grande culture intellectuelle et pleine d’affection pour ses parents, « se met à les frapper malgré elle et demande qu’on vienne à son aide en la fixant dans un fauteuil. »

Un mélancolique tourmenté d’idée de suicide se leva la nuit, alla frapper à la porte de son frère et lui cria : « Venez vite, le suicide me poursuit, bientôt je ne résisterai plus[1]. »

Calmeil, dans son Traité des maladies inflammatoires du cerveau, rapporte le cas suivant, dont il a été témoin, et que je rapporterai tout au long parce qu’il me dispensera de beaucoup d’autres :

« Glénadel, ayant perdu son père dès son

  1. Guislain, ouvr. cité, I, p. 479