L’ENSEIGNEMENT DE LA PHILOSOPHIE
UNIVERSITÉS ALLEMANDES
L’enseignement de la philosophie est à peu près exclusivement réservé en Allemagne aux Universités. On se borne, dans les gymnases, à quelques notions historiques générales, aux principes les plus élémentaires de la Logique, en un mot aux connaissances philosophiques absolument indispensables pour comprendre les auteurs latins et grecs qui font partie du programme de la « Prima ». Il est rare que cette « Propédeutique » philosophique fasse l’objet d’un cours spécial. Les gymnases du duché de Bade et du Wurtemberg sont les seuls où on lui réserve une place déterminée parmi les exercices de la semaine. Une ou deux heures hebdomadaires lui sont alors consacrées ; mais c’est un professeur de littérature ou de philologie, au besoin même d’histoire, qui s’en charge. Aucun établissement d’instruction secondaire en Allemagne ne possède un professeur spécial de philosophie. Il n’y a donc pas au gymnase d’enseignement philosophique proprement dit. Dans les « Realschulen », où l’enseignement des langues anciennes est restreint au profit des sciences physiques et mathématiques et des langues vivantes, il n’est plus fait aucune place à la philosophie.
L’étudiant qui entre à l’Université pourvu de son diplôme de « Maturité » a donc, ou peu s’en faut, tout à apprendre en philosophie. Il n’est pas cependant tout à fait novice dans cette science. Il connaît dans leurs traits principaux les systèmes les plus importants de l’antiquité grecque et latine. Il a au moins entendu nommer ceux des temps modernes. Quelquefois il a abordé la Logique aristotélicienne et les principes de la Psychologie. Il a, ce qui est plus important, une idée à peu près exacte de l’objet et de la méthode de la philosophie. Il sait que c’est la science des autres sciences, la science qui a pour principal objet l’explication de la connaissance. Il est donc prêt à suivre le plus grand nombre de cours qu’il va
