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la volonté limitée dans le sujet animal, s’étend précisément aussi loin que les limites du système nerveux » (p. 178). « Nous avons une double série de développements qui se correspondent pleinement et dont les termes se distinguent seulement en ce qu’ils sont considérés tantôt de l’intérieur, tantôt de l’extérieur, et d’après cela sont nommés dans leur ensemble, tantôt cerveau (masse de substance nerveuse), tantôt conscience (masse de représentations) » (p. 201). « Toute représentation inconsciente a été à un certain moment une représentation consciente, à savoir au moment où a été constituée l’addition de masse nerveuse du point-sujet animal » (p. 200).

Il y a une loi de la conservation de la volonté qui peut se résumer ainsi : « Le changement qu’éprouve le sujet par l’objet est égal au changement que l’objet supporte de la part du sujet » (p. 183). « Le langage et l’intelligence sont donnés ensemble et inséparablement » (p. 208). « II n’y a que les êtres intelligents qui ont une signification morale » (p. 212). « La liberté réside dans l’inviolable loi de la conservation de la volonté, loi qui s’accomplit avec une nécessité interne » (p. 218). « Le sentiment de la non-liberté consiste dans la conscience de la non-identité du sujet connaissant et voulant » (p. 227). « L’art de se limiter soi-même embrasse entièrement tout ce qui donne de la valeur à l’homme ; sans cette limitation, l’homme au point de vue moral, par conséquent en généra), n’a aucune valeur » (p. 238). « Le mal est une maladie de la raison ; la vraie liberté consiste dans la limitation » (p. 242).

Ces extraits suffiront peut-être à justifier aux yeux de nos lecteurs la conclusion sous laquelle nous allons résumer notre jugement sous une forme souvent paradoxale et parfois malheureuse, M. Bilharz se montre comme un penseur original et presque toujours suggestif.

T.