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correspondance

que dans la veille, et que l’attention et même la réflexion, qu’on suppose généralement incompatibles avec le sommeil, y interviennent d’une façon bien évidente.

Veuillez agréer, etc., etc.

E. B.

Mon cher Directeur,

Dans la Revue philosophique du mois de mai dernier, j’ai publié le compte rendu d’un livre de Mme E. Last : Mehr Licht ! Mme E. Last me demande de faire annoncer dans la Revue qu’un concours est ouvert à Vienne sur ce sujet : « De l’idéalité de l’espace et du temps. » Un prix de mille florins sera attribué à l’auteur du mémoire couronné. Il s’agit de vulgariser la théorie de Kant sur l’espace et le temps, de faire de l’idéalisme une doctrine populaire. Je me borne à traduire littéralement le prospectus que je reçois :

« Animé par un bel idéalisme et par un sentiment de pure humanité, M. Julius Gillis, de Saint-Pétersbourg, a résolu de proposer un concours et d’engager les philosophes qui partagent ses sentiments à tenter une vulgarisation de l’importante doctrine de Kant sur l’idéalité de l’espace et du temps.

« Il établit donc un prix de mille florins (2 500 francs) pour la meilleure réponse aux questions suivantes qui doivent seulement servir à indiquer le sens et la matière de l’œuvre de vulgarisation philosophique qui doit être tentée.

« Le montant du prix a été déposé à cette fin à la Société du Crédit pour le Commerce de Vienne.

« Quiconque est convaincu qu’il n’y a pas de devoir intellectuel plus impérieux pour l’humanité en Europe que celui d’opposer au matérialisme envahissant l’idéalisme de Kant, en donnant à cette doctrine une réelle influence, quiconque est de ce sentiment saluera avec joie l’impulsion qu’un homme privé, un Russe, s’est efforcé d’imprimer à l’activité des Allemands dans cette direction.

« Le sujet du travail est une exposition suffisante et intelligible à tous les gens cultivés de l’importante doctrine de Kant sur l’idéalité de l’espace et du temps. Doivent être exclues de cette étude toutes les recherches scientifiques sur l’origine de cette théorie, recherches n’ayant d’intérêt que pour les érudits exclu l’emploi des langues étrangères dans les citations et dans le texte, aussi bien qu’un style pédantesque, difficilement intelligible. Comme ce travail doit avoir son utilité pour tous ceux qui cherchent une conception de la vie plus sérieuse et plus profonde que celle que peut donner le matérialisme, pour faire comprendre non seulement les principes, mais aussi les conséquences de la doctrine, il est nécessaire :

« 1o De signaler et de mettre en lumière les points où la conception matérialiste du monde est insuffisante ;

« 2o D’exposer clairement et avec des preuves à l’appui la doctrine de l’idéalité de l’espace et du temps.

« 3o De développer les progrès dus à cette doctrine, de montrer ses conséquences pour la vie spéculative et pour la vie pratique. Ici, il serait bon de mettre en lumière la théorie de Kant sur les rapports de la liberté avec la nécessité, sur le caractère empirique et sur le caractère intelligible. Le travail ne doit pas contenir moins de dix feuilles d’impression ni plus de vingt feuilles.

« Comme c’est à l’occasion du livre de vulgarisation : Mehr Licht ! que le prix a été proposé, M. Albert Last, directeur de l’Institut littéraire à Vienne (Kohlmarkt, 7), est chargé de la direction de cette affaire, et les demandes de renseignement doivent lui être adressées.

« Les mémoires devront être envoyés à l’institut littéraire de E. Last, à Vienne, jusqu’au 1er juillet de l’année 1882 ; on y joindra une enveloppe fermée contenant l’adresse et le nom de l’auteur ; sur l’adresse sera une devise que reproduira le manuscrit.