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PÉRIODIQUES.. — Philosopische Monatschefte.

minations géométriques ne sont séparées que par un abus d’abstraction qu’elles nous sont données en même temps, et qu’il n’y a pas lieu de les dériver de deux sources différentes, comme fait Kant. Il combat la théorie de Müller, que défend Lange, sur la vision droite et simple. Mais l’auteur est moins heureux dans l’analyse des premiers principes de la connaissance ; la confusion de ses idées n’y a d’égale que la naïveté de ses affirmations.

Rabus : Die neuesten Bestrebungen auf dem Gebiete der Logik bei den Deutschen und die logische Frage. (Les nouvelles tentatives des logiciens allemands, et le problème logique). Erlangen, Deichert. 1880.

Après une analyse détaillée et un examen critique de tous les travaux auxquels l’étude des questions logiques a donné naissance en Allemagne, depuis Hegel jusqu’à nos jours, Rabus expose ses propres idées sur les réformes qu’il juge désirables. Il croit que l’ancienne logique formelle a fait son temps, que la logique ne doit plus être traitée séparément de la théorie de la connaissance, et n’est même, à vrai dire, qu’une partie de cette théorie. Il soutient que la logique ne pourra être modifiée comme il convient, qu’après qu’on aura opéré la réforme de la philosophie.

Rudolf Eucken : Ueber Bilder und Gleichnisse in der Philosophie (Sur les images et les comparaisons dans la philosophie). Leipzig, Veit. 1880.

Ce petit écrit est un complément aux deux savants livres du même professeur sur l’histoire de la terminologie philosophique. Eucken étudie l’emploi qu’ont fait du langage figuré les philosophes les plus considérables de l’antiquité et des temps modernes, pour traduire leurs conceptions abstraites. Il s’arrête particulièrement sur Leibniz et maitre Eckhard. Le danger, mais en même temps la nécessité de ce moyen d’expression sont signalés avec une égale finesse par l’érudit et pénétrant auteur.

Otto Pfleiderer : Religionsphilosophie auf geschichtlicher Grundlage (Philosophie de la religion sur une base historique). Berlin, Reimer, 1878. Bernhard Pünjer : Geschichte der cristlichen Religions-philosophie (Histoire de la philosophie de la religion chrétienne). Braunschweig Schwetschke. 1880.

Ces deux ouvrages se complètent en quelque sorte. Pünjer ne s’occupe que du christianisme, et le fait dans un intérêt apologétique ; Pfleiderer étend son enquête à toutes les religions connues. Le premier poursuit jusqu’au second siècle son histoire de la conscience religieuse ; le second n’en raconte les transformations qu’à partir de Lessing. La critique philosophique et l’histoire sont habituellement combinées chez Pfleiderer ; Pünjer s’interdit presque complètement la critique. Pfleiderer croit à l’accord intime de la religion et de la philosophie ; l’une et l’autre, selon lui, enseignent les mêmes vérités, mais par des moyens différents. Les dogmes chrétiens sont des symboles, dont le philosophe découvre et peut admettre aisément le sens caché.