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difficiles, à résister à l’attrait si vif du plaisir immédiat dans l’espoir de la félicité future.

Fluegel termine son travail en se demandant s’il y a une vérité absolue en morale, si les notions morales sont innées ou acquises. Il n’a pas de peine à montrer qu’on ne peut rien conclure contre la certitude morale de la mobilité et des contradictions des jugements humains. La vérité scientifique ou philosophique en a-t-elle moins d’autorité, parce qu’elle est souvent méconnue ? Les causes qui contribuent à égarer la conscience morale ont été bien souvent énumérées.

Hermann Slebeck : Le développement de la doctrine de l’esprit (pneuma) dans la science de l’antiquité.

Dès la plus haute antiquité, l’air était pour les Grecs plus qu’une substance mécanique et aveugle : ils y voyaient un principe vivant, qui enveloppe, pénètre et anime toutes choses. Anaximène ne disait-il pas : « De même que notre âme, qui est un souffle, nous gouverne, ainsi l’air et l’esprit dominent l’univers entier. » Et Hippocrate, dans le De flatu, s’exprime en ces termes : « Tout dans le ciel et sur la terre est rempli par le pneuma. Il est le maitre tout-puissant de tout ce qui arrive, non seulement comme la cause des secousses qu’éprouvent la terre et la mer, mais comme le principe et la force qui agit dans le feu et même qui produit la vie. » Non seulement l’air est considéré comme le principe de la chaleur, de la vie, mais comme celui de la pensée. On sait le rôle du pneuma chez les Stoïciens : il est tout à la fois air, feu, principe de la vie et raison universelle, sous le nom de πῦρ τεχνικὸν. La philosophie et la physiologie de Galien reposent sur la théorie du πνεῦμα et de ses diverses manifestations. Le rôle du même principe est facilement reconnaissable dans la religion hébraïque ; et Philon n’a pas de peine à fondre les données de la Bible avec les enseignements de la philosophie grecque : mais plus encore que chez les Stoïciens, le πνεῦμα présente chez lui les caractères d’un principe avant tout spirituel. Dans le Nouveau Testament, l’esprit n’a plus rien garde de la nature physique qu’on lui reconnaissait au début.

L’histoire de la théorie du pneuma nous permet de suivre, dans un exemple décisif, l’évolution à laquelle sont soumis les concepts généraux de la pensée humaine.


LIVRES DÉPOSÉS AU BUREAU DE LA REVUE

Roisel. La substance : essai de philosophie rationnelle. In-8. Paris, Germer Baillière. (Bibl. de phil. contemp.)

Séoane (Marquis de). Philosophie elliptique du latent opérant. 2e part. Philosophie fractionnée : histoire et divisions. In-8. Francfort-s.-M., Rommel, et Paris, Klincksieck.

Ch. et G. Lagrange et A. Gilklnet. Histoire des sciences en Bel-