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ANALYSES. — g. sergi.Elementi di psicologia.

il cesse d’être connu comme intérieur, il disparaît entièrement et fait place à un processus purement physique ; telle est du moins l’opinion très nettement affirmée de notre auteur. Mais autre chose est le rapport de la représentation à un objet, rapport par lequel cette représentation est regardée comme liée à toutes les autres, comme faisant partie d’un monde extérieur, autre chose le rapport qui l’attache à un ensemble d’états considérés comme miens. De là la division indiquée : examinons d’abord comment se trouve exposé ici le mécanisme de la connaissance.

Un premier livre est consacré à la sensation et à la perception. M. Sergi n’admet pas la différence de nature que certains psychologues ont cru remarquer entre l’une et l’autre ; pour lui, la sensation est déjà perceptive à quelque degré, c’est-à-dire qu’elle implique une reconnaissance de la qualité et une attribution de cette qualité à quelque chose d’extérieur, en d’autres termes l’affirmation de son rapport au groupe des sensations connexes ; et la perception n’est que la sensation elle-même avec un caractère plus précis et plus analytique. « Si, dans la sensation n, il n’y avait pas déjà l’élément représentatif, on ne sait d’où il pourrait venir, puisqu’il n’y a pas d’autre source de la perception que la communication avec le monde extérieur par la sensation. » (P, 51.) Cela posé, l’étude de la sensation et celle de la perception peuvent se faire simultanément. L’intensité de la sensation est l’objet d’une recherche préliminaire : les théories de Weber et de Fechner, et les discussions auxquelles la loi psychophysique adonné lieu, sont rapportées avec clarté. L’auteur cherche à expliquer les divergences qui se sont produites par une distinction qui lui est propre. « Les sensations, dit-il, ne se comportent pas toutes de la même manière, et cette différence résulte principalement de la nature de l’excitation, qui est tantôt intermittente, tantôt continue ; intermittente comme dans le cas de la vision et de l’ouïe, continue comme les sensations de la peau et des muqueuses… Il me semble que la loi logarithmique de Weber peut s’appliquer dans l’état initial et intermittent de la force, non dans l’état permanent d’excitation, et qu’alors il n’y aurait pas besoin de modifier la loi, comme e Delbeuf le propose. » (P. 46.)

L’intensité est une propriété de la sensation en tant que force, propriété qui se manifeste dans le plus ou le moins de sa valeur ou de sa puissance. À l’intensité se joint la qualité. C’est cet autre élément essentiel, par lequel le cachet de l’intériorité ou mieux la forme psychique est imprimée à l’excitation venue du dehors, et qui résulte à la fois de la structure des organes sensoriels et de la manière dont la force externe agit sur ces organes. Mettant à part un troisième caractère, la tonalité, qui n’est autre que le sentiment ou l’émotion, et signale ce qu’il y a, dans l’état produit, d’avantageux ou de nuisible au sujet sentant, l’auteur examine les diverses perceptions ou les sensations en tant que qualitatives : c’est l’étude des sens.

Chacune des perceptions génériques est étudiée avec le plus grand