Page:Ribot - Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome 12.djvu/209

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
205
BIBLIOGRAPHIES. — O. PFLEIDERER. Religionsphilosophie.

dité mal placée, soit ignorance et difficulté de trouver où s’informer avec quelque confiance, l’on garde sur certaines questions un silence regrettable, quand on ne prend pas le parti de dissimuler sous une logomachie stérile une lacune évidente. Comment traiter de l’idée de Dieu sans tenir compte des théories des principales religions et de la philosophie religieuse ? Comment taire les théories édifiées sur l’existence du mal physique et moral ?

D’autre part, il ne nous semble pas que le livre de M. Pfleiderer se prêtât à une traduction in extenso. Certaines portions en seraient mal comprises. Notre public ne supporterait pas cette introduction historico-critique, qui remplit près du tiers du volume. Elle serait à supprimer purement et simplement. D’autres parties encore auraient besoin d’être remaniées, refondues, abrégées, pour porter tous leurs fruits, Le livre est par places trop allemand, soit par les préoccupations qu’il trahit, soit par ses divisions. Soumise à ce travail qui exigerait un esprit versé à la fois dans les questions philosophiques et religieuses, la philosophie de l’histoire des religions de M. Pfleiderer (nous lui donnons d’avance le titre par lequel et sous lequel elle trouverait chez nous une élite de lecteurs) figurerait avec avantage dans la collection des philosophes étrangers contemporains.

Maurice Vernes.