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sert d’une circonférence dont il regarde attentivement telle partie située entre deux points précis ; il reproduit ensuite mentalement la même perception, et, à l’aide du chronoscope de Hipp, il examine quelle est la correspondance entre le phénomène reproducteur et le phénomène externe. En outre, il étudie les rapports entre les perceptions de mouvement et les images corrélatives. Pour cela, les yeux détournés de la circonférence, avec l’index de la main droite et avec une vitesse supposée égale à celle de l’aiguille chronoscopique, il trace dans l’air des lignes courbes qui équivalent dans leurs proportions à certaines parties de la circonférence. Aussitôt qu’il commencé le mouvement de la main droite, il ferme avec la gauche le courant chronoscopique, qui est interrompu par la même main aussitôt que l’autre atteint la limite de l’étendue à reproduire. On peut alors, comme pour les images visuelles, vérifier en ligne droite dans quelle mesure la reproduction du mouvement dans l’espace, faite surtout au moyen du sens musculaire, correspond à la réalité.

Nous reproduisons plus loin les rapports obtenus, les valeurs numériques représentant au moyen du temps l’espace parcouru. L’index du chronoscope décrit un quart de la circonférence en deux secondes et cinq cents millièmes, la moitié de la circonférence en cinq secondes, et la circonférence entière en dix secondes. Les signés + et — (valeurs positives et négatives) indiquent un excès ou une différence des chiffres numériques obtenus dans les expériences par rapport à la désignation de l’espace fixé. Nous nous contentons de reproduire le chiffre maximum ou minimum de chaque série d’expériences, représentant des secondes et des millièmes de seconde ; nous mettons en regard les chiffres des valeurs réelles typiques, ou les équivalents effectifs des différents espaces parcourus. Les différences des valeurs obtenues aux valeurs typiques correspondent aux erreurs de la reproduction.

Si, dans les diverses séries correspondant aux valeurs typiques réelles d’un quart et de la moitié de la circonférence entière (il nous est impossible de reproduire les tableaux de ces séries), nous composons la moyenne des maxima des valeurs positivés d’un côté, et celle des minima des mêmes valeurs de l’autre, et si nous appliquons lé même procédé aux chiffres extrêmes des valeurs négatives, il nous sera facile de trouver une loi d’une certaine importance.