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t-il de cette psychologie expliquant le petit par le grand ? Ce qu’il en restera principalement, peut-être, c’est la part faite à l’observation directe, qu’elle se soit inspirée plus ou moins de la doctrine de l’évolution. La psychologie de l’enfant est tout aussi bien inductive que déductive.

Ferrini et Pogliaghi : La matière radiante d’après les expériences de Crookes (avec trois tableaux).

Revue synthétique. — Les protistes el la protislologie, d’après un livre récemment publié par L. Maggi (G. Cattaneo).

Revue analytique. — E. Morselli analyse le nouveau livre d’Edward B. Tylor : Anthropology ; an introduction to the Study of Man and Civilisation. Chacun des nombreux problèmes que soulève l’anthropologie trouve ici sa place naturelle ; il en résulte un travail ordonné, logique, cohérent, où le développement de tous les caractères et de toutes les facultés humaines est étudié comparativement à celui des animaux inférieurs. Tylor se déclare en faveur de l’unité du genre humain, qu’il déduit de la ressemblance et de l’uniformité des coutumes, des actions, des tendances ; si tout le monde ne peut accepter le monogénisme de l’auteur, personne ne pourra nier le principe scientifique qui domine ses précieuses recherches, à savoir que c’est dans les formes inférieures des sociétés humaines, chez les sauvages, qu’on doit chercher les fondements de notre orgueilleuse civilisation. Les chapitres consacrés à l’archéologie et à l’anthropologie préhistoriques, aux rapports entre l’homme et les autres animaux, à la description des principales races humaines, offrent un grand intérêt. Mais ceux qui se rapportent au langage (mimique, parlé, pictural, graphique) sont plus intéressants pour la psychologie ethnographique et comparée. Ici, le critique est en désaccord sur un point avec l’auteur : ce dernier n’accepte pas la théorie imitative et émotive comme une complète explication du langage. Plus importantes et plus exactes lui paraissent les recherches savantes de Tylor sur le développement des arts et de l’industrie humaine. Après avoir traité des idées des sauvages sur le monde spirituel, sur l’origine et l’évolution des mythes, l’auteur trace un admirable tableau de l’homme considéré comme un être social, et de la société considérée comme un organisme complexe. — D. L. présente une analyse sommaire du livre d’E. Perrier : Les colonies animales et la formation des organismes.

Revue bibliographique. — L’homme et les sociétés. Leurs origines ut leur histoire, par Le Bon, Paris, 1881. Les deux volumes de Le Bon, malgré quelques graves défauts, contiennent une exposition ample, claire, nette, peut-être un peu systématique, de la théorie de l’évolution appliquée non seulement à l’origine et au développement des formes vivantes, y compris l’homme, mais aussi aux origines et aux phases évolutives des institutions sociales.

L’hérédité psychologique, deuxième édition, par Th. Ribot, Paris, 1882. Pour les derniers représentants du spiritualisme et de la méta-