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REVUE DES PÉRIODIQUES ALLEMANDS


Philosophische Monatshefte
(Livraisons IV à X, année 1881.)

Schaarschmidt. Lessing et Kant. — C’est dans les premiers mois de 1781 que mourut Lessing et que Kant fit paraître la Critique de la raison pure. Le rapprochement de ces deux événements fait songer au rapport intime des deux grands penseurs. Malgré la diversité de leurs œuvres et de leurs génies, Lessing et Kant professent une foi également énergique dans la liberté et l’autonomie de la Raison, Ils voient : en elle le principe et la mesure du vrai, du beau et du bien. Le même goût de la critique, la même disposition à subordonner la théorie à la pratique, la même confiance dans le progrès dominent l’inspiration du poète et la dialectique du philosophe.

Th. Lipps. Le problème de la théorie de la connaissance et la logique de Wundt (3e article).

Wundt place l’étude du concept (Begriff) avant celle du jugement, et fait du concept l’élément de la pensée logique. Juger, en effet, c’est pour lui « décomposer la pensée en ses concepts élémentaires ». Mais cette définition du jugement est-elle bien exacte ? Et tout jugement suppose-t-il des concepts, c’est-à-dire des notions abstraites et générales, comme celles que le langage représente ? Lipps soumet à une critique approfondie la théorie de Wundt sur le jugement. Sans être complètement satisfait non plus par celle du raisonnement, qui la suit, Lipps se range résolument à l’opinion de Wundt, qui fait de l’induction un cas de la déduction. Il lui paraît impossible de faire reposer l’induction sur la simple perception des faits. Toute généralisation n’est que l’application à un cas particulier et comme une déduction de ce principe essentiel : les mêmes faits se produisent dans les mêmes circonstances.

Hartmann. Realdialektik de Bahnsen.

Ed. de Hartmann, malgré tout l’intérêt qu’il continue de témoigner à la tentative métaphysique de Bahnsen, ne trouve pas que son récent ouvrage (La contradiction dans la science et dans le fond des choses, etc.. Berlin, Grieben, 1880) justifie mieux que les précédents les prétentions de l’auteur. Bahnsen reproche à la dialectique de Hegel d’être purement verbale et de n’opérer que sur de purs concepts : il veut lui substituer une dialectique réelle, fondée sur l’expérience et dont la loi soit la loi même de la réalité. Mais la méthode de Hégel n’est pas aussi exclusivement spéculative que Bahnsen le croit ; et la méthode de