Page:Ribot - Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome 14.djvu/438

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
434
revue philosophique

1o La région des yeux (Augenregion), en F, occupant chez le singe le pli courbe (gyrus angularis), où serait, d’après Ferrier, le siège du centre de la vision. Si l’extirpation de cette région a été bien circonscrite, de manière à ne point empiéter sur les régions voisines, on constate que, tandis que du côté correspondant à, la lésion l’attouchement du globe oculaire ou de la conjonctive palpébrale avec la pointe d’une aiguille détermine aussitôt des clignements et la contraction des muscles de l’œil et de la tête, l’animal cherchant à se dérober, rien de pareil ne se montre plus pour l’œil du côté opposé à la lésion : on peut presser, piquer, l’animal ne bouge pas.

2o La région des oreilles (Ohrregion), située en G, au-dessous de la région des yeux, et au-devant de la sphère auditive. À la suite de son extirpation, qui est entourée des plus grandes difficultés en raison de la présence des branches de l’artère sylvienne, Munk a observé que les mouvements du pavillon de l’oreille du côté opposé ne s’exécutaient plus, ou qu’ils s’exécutaient moins complètement, et qu’en outre la sensibilité du pavillon était perdue, surtout sur sa face convexe.

3o La région du membre postérieur (Hinterbeinregion), en C. C’est également dans cette région que Perrier avait placé son centre des mouvements volontaires du membre postérieur, chez le chien et le singe.

4 La région du membre antérieur (Vorderbeinregion), en D. En raison des facilités que présente l’exploration du membre antérieur, Munk insiste plus particulièrement sur les résultats de l’extirpation de la zône corticale correspondante, mais il faut bien spécifier que ces résultats se présenteraient de même pour la région du membre postérieur. Nous ne pouvons suivre ici l’auteur dans la minutieuse description des troubles enregistrés et des moyens mis en œuvre pour en constater l’existence. Sommairement, voici ce que l’on observe. Si, par exemple, on a enlevé une grande’partie de la région D sur l’hémisphère gauche, l’exploration de la patte antérieure droite montre qu’il y a, pour cette patte, perte : a. des notions de contact ou de pression ; b. des notions de lieu ou de situation dans l’espace ; c. des notions de mouvement ; d. des notions de toucher. Huit à dix semaines après l’opération, tous ces troubles ont disparu : l’animal est revenu à l’état normal,

5o La région de la tête (Kopfregion), en E. Son extirpation entraine la paralysie psychique (Seelenbewegungslosigkeit) de la moitié de la langue du côté opposé et des muscles buccaux de ce même côté, en même temps que la perte des sensations de pression, également pour la moitié opposée de la face.

6o La région du cou (Nackenregion), située en H. Quand on pratique l’ablation totale de cette région sur l’hémisphère gauche, par exemple, la tête de l’animal est entraînée à gauche, et il a absolument perdu le pouvoir de la ramener à droite, aussi bien que celui de se tourner tout entier de ce côté. On constate, en outre, la perte des sensations de pression pour la moitié droite du cou.