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ANALYSES. — H. MUNK. Functionen der Grosshirnrinde.

associées aux précédentes, et d’où résulte, dans les mouvements actifs des diverses parties du corps, la perception de l’incitation motrice (Wahrnehmung der Bewegungsanregung).

Cela posé, si l’on enlève dans le domaine de la sphère sensible un segment limité quelconque de l’écorce, le résultat est une perte complète ou partielle, suivant l’étendue de la lésion, des notions æsthésiques (Gefühlsvorstellungen) fournies par une partie correspondante de la moitié opposée du corps, c’est-à-dire la paralysie psychique (Seelenlähmung) de cette partie, ou, plus exactement, la perte du mouvement et de la sensibilité psychiques (Seelenbewegungs-und Seelengefühllosigkeit) pour cette partie ; toutefois, ces notions æsthésiques peuvent être récupérées par l’animal, vu l’intégrité, autour du segment enlevé, d’une zône corticale périphérique appartenant à la sphère sensible : mais cette restitution sera d’autant moins complète que l’extirpation aura été plus étendue. Munk nous apprend, en outre, que suivant l’étendue de la lésion corticale, la nature des troubles observés varie : à un premier degré, ce sont les notions de toucher et de mouvement qui disparaissent ; l’extirpation est-elle plus étendue, les notions de lieu (Lagevorstellungen) sont emportées avec les précédentes ; plus étendue encore, les notions de pression se perdent également. L’ordre suivant lequel s’opère la restitution de ces différentes notions æsthésiques est précisément inverse, c’est-à-dire que, tandis que les plus complexes avaient disparu les premières, les plus simples en dernier, ce sont les plus simples qui sont d’abord reconquises, et les plus complexes ensuite.

Que si la sphère sensible a été enlevée d’un côté dans sa totalité, il y a perte complète et définitive, sans retour possible, de toutes les notions æsthésiques qui ont leur source originelle dans la moitié opposée du corps ; la paralysie est alors corticale (Rindenlähmung oder Rindenbewegungs-und Rindengefühllosigkeit).

Il nous reste maintenant à indiquer la division de la sphère sensible en sept régions correspondant à autant de régions du corps, telle qu’elle a été établie par Munk. Il y a lieu de remarquer ici la concordance parfaite entre les déterminations du physiologiste allemand et celles de Ferrier et de Carville et Duret ; de part et d’autre, même situation exactement du centre cortical préposé à chaque région du corps ; seulement, ce qui est un centre moteur pour les derniers, devient pour Munk un centre de sensibilité, relié par des fibres commissurales aux ganglions incitateurs du mouvement qui occupent la base du cerveau et la moelle. Les expériences de l’auteur ont été poursuivies surtout sur le cerveau du chien, mais il à également expérimenté sur celui du singe, et il à pu s’assurer qu’il y a similitude parfaite entre les deux, en ce qui concerne la situation et l’étendue des différents départements de la sphère sensible.

En procédant d’arrière en avant, à partir de la sphère visuelle, on rencontre successivement sur la surface des hémisphères :