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REVUE DES PÉRIODIQUES ÉTRANGERS


Rivista di Filosofia scientifica.
Mai-juin, juillet-août 1882.

Mai-juin. — E. Morselli : Charles Darwin. — C’est la première d’une série d’études que la revue se propose de publier sur le darwinisme considéré comme élément de rénovation pour toutes les sciences. La vie et l’œuvre de Darwin y sont présentées dans leur complète unité. Les points capitaux de cette substantielle monographie sont : la jeunesse de Darwin, dont une partie s’écoula au milieu des objets naturels, qu’il commençait tout enfant à observer et à cataloguer, et l’autre partie à l’université d’Edimbourg et au Collège de Cambridge ; le voyage de cinq ans, si fécond en récoltes et en observations, qu’il fit en qualité d’aide-naturaliste sur le vaisseau explorateur le Beagle ; son silence de vingt-cinq ans, passés dans d’opiniâtres recherches sur la véritable origine des espèces ; l’état des sciences biologiques quand parut le livre de l’Origine, qui apportait une révolution préparée et attendue depuis un demi-siècle ; la réelle valeur de ce livre, qui gagne toujours en estime, grâce aux confirmations de toute provenance, et surtout grâce à celles dont Darwin lui-même est venu successivement renforcer la théorie ; les rapprochements, heureux pour les deux fondateurs de l’évolutionisme moderne, qu’il y a lieu d’établir entre C. Darwin et H. Spencer ; enfin les qualités singulières du savant en parfaite harmonie avec celles de l’homme : un profond esprit d’observation joint à une puissance extraordinaire d’induction, une patience et une modestie à toute épreuve. Cet essai sur les œuvres et le caractère de Darwin sera la digne introduction du recueil que la revue d’E. Morselli doit consacrer à la glorification du grand naturaliste.

G. Rosa : La philosophie positive de l’histoire. — L’histoire positive, l’histoire naturelle des nations suit les phases de la civilisation et les juge suivant les idéaux changeants des temps et des lieux. Elle doit se proposer de retracer les voies parcourues par l’humanité dans son développement avec la méthode que l’astronomie, par exemple, emploie pour étudier le développement du cosmos, et la géologie pour exposer l’histoire de la terre. Mais son affaire n’est pas de dogmatiser à propos des développements futurs de l’humanité. La théorie du « laissez passer » s’applique à l’histoire et à la politique avec plus de