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A. Ardigo : La théorie physiologique de la perception de G. Sergi. — On sait que G. Sergi attribue la spécialité du fait perceptif à un mouvement du nerf sensitif allant du centre encéphalique à l’organe périphérique de la sensation. C’est de ce mouvement centrifuge, de cette onde nerveuse réfléchie, que dépendrait la localisation de l’objet senti dans le lieu occupé par lui dans le monde extérieur. Selon R. Ardigo, les preuves produites ne donnent aucun appui à l’idée nouvelle, Et cela, il le dit non seulement pour toutes les preuves indirectes, mais pour presque toutes les preuves directes ; celles-ci pourraient au con : traire plus naturellement servir à établir le contraire. L’onde perceptive est une hypothèse pure. Un des principaux reproches qu’Ardigo fait au livre de son compatriote c’est de recourir à des faits de caractère anatomique et physiologique non prouvés, mais seulement supposés ; c’est ensuite d’osciller entre des acceptions de mots vagues, indéterminées, équivoques. Il en est spécialement ainsi pour les deux mots de sensation et de perception. À la théorie qu’il combat ici, Ardigo oppose une théorie, beaucoup moins neuve qu’il ne le prétend, d’après laquelle : la sensation pure serait donnée par l’observation, et la perception par l’expérience. Nous retrouvons dans cette théorie les idées et les exemples ordinairement employés pour démontrer le caractère associasionnel de la perception, ou plutôt du jugement perceptif : illusions des amputés, des hallucinés et des hommes ignorants, quelques faits de psychologie infantile rappelant les derniers travaux publiés sur la matière, des réminiscences de Taine, entre autres l’hallucination vraie, qui, dans la théorie d’Ardigo, est l’hallucination normale.

E. Fazio : Études sur la sélection dans ses rapports avec l’hérédité chez l’homme, par Jacoby. — Il n’y a dans ce livre qu’une tentative et un essai, Le thèse était d’une immense difficulté, l’auteur circonscrivant ses recherches dans la sphère très limitée d’une famille. Il a pris pour type la famille Julia ; mais qui peut croire à la légitime filiation des Césars ? Ne s’expose-t-on pas à confondre ici les influences de l’hérédité avec celles des traditions de famille et du milieu ? Qui voudrait reconnaître dans le vil Claude la tradition des Césars ferait aussi logiquement courir le sang des Napoléonides dans les veines de l’habile fils d’Hortense. Quoique sans base historique, la thèse de Jacoby est intéressante par la vaste érudition de l’auteur et l’originalité du sujet.

A. Angiulli : Der menschliche Wille wom Standpunkle der Neuren-Entwichelungstheorien von Schneider, — L’auteur, dans un premier livre (Der thierische Wille), avait étudié l’évolution de l’activité volontaire, entendue au sens le plus large, à travers la série animale. Ayant à étudier maintenant le développement de l’activité volitive dans l’homme, il a été conduit à remonter, à partir des premiers instants de la vie embryonnaire jusqu’à la maturité intellectuelle de l’homme, la progression qui se déroule successivement dans l’histoire animale. Il suit en même temps deux voies pour retracer le processus psychique de la volonté : d’une part, avec le secours des lois