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revue des périodiques

de l’adaptation, de l’hérédité, de la sélection, il marque la formation des instincts et de toutes les associations mentales auxquelles se réduisent les faits de volition, de l’autre, il montre comment le développement et l’intrinsécation de l’acte volitif refait le chemin de sa formation génétique, accomplissant ainsi les deux cercles qui composent l’activité volontaire dans sa totalité. Précision des idées, lucidité d’exposition, largeur de vues, telles sont les qualités que le professeur Angiulli attribue au nouveau livre de Schneider.

C. Lombroso : Statistique des sciences criminelles. — L’auteur avait essayé, dans son livre Pensée et météores, de ramener à des formules métriques les modifications que les influences météorologiques impriment aux actes psychiques. Lacassagne (Marche de la criminalité en France) et Chassinaud (Étude de la statistique criminelle de France) ont confirmé sa démonstration en établissant un véritable calendrier du crime. De son côté, E. Ferri a montré que la statistique criminelle française de 1825 à 1878 permet de conclure, pour les années comme les mois, d’après les degrés du froid et du chaud, un parallélisme complet avec la criminalité. C’est contre cette importante collection de faits et de preuves qu’Orano vient de diriger ses attaques. C. Lombroso réduit à leur juste valeur les arguments dont ce disciple de Messedaglia a rempli son livre : La criminalité dans ses sapports avec le climat. Cette réfutation est d’un grand intérêt. Elle aboutit d’ailleurs à des conclusions pratiquement considérables : par exemple, à la suppression de l’uniformité des codes, à leur adaptation aux différences régionales, même pour un seul pays, bref, à la vérification juridique du mot célèbre : « Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au delà. »

Parmi les notices (cenni) bibliographiques, nous remarquons une appréciation très favorable de la Morale à Nicomaque, texte grec avec introduction, publiée chez Hachette par Lucien Lévy, 1881.

Filosofia delle scuole italiane.
Avril-Août 1882.

Avril. — L. Ferri : Doctrine aristotélique du bien et ses relations avec la civilisation grecque et latine. — L’idée de bien est identique à celle de fin. Il y a des fins particulières et une fin ultime. La chaîne des fins et par conséquent celle des biens, embrasse tous les êtres ; elle commence par les formes les plus humbes de la matière pour se terminer dans l’absolue perfection de Dieu. Le bien suprême est l’idéal parfait de la vie. Aristote assigne une grande importance à la félicité de la vie contemplative. Le vrai sur sa doctrine du bien, c’est qu’elle se résout en un noble égoïsme, dont le type parfait est dans le ciel et l’imitation sur terre. Comme Dieu est une pure intelligence, insoucieux des affaires de ce monde, perpétuellement et immuablement heureux dans sa propre