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l’idée systématique de la sélection, des variations se transmettant et s’accumulant pour donner naissance à des espèces nouvelles. Ainsi, en anéantissant l’idée des créations successives, son génie chassait de sa dernière position le réalisme scolastique ; il rendait possible une alliance entre les sciences naturelles et la philosophie, et une unité suprême du savoir : il donnait une base nouvelle à la science de l’esprit, à la psychophysique. Ainsi il posait la première pierre du système du « criticisme génétique », qui consiste à ordonner sur une large base théorique les résultats des sciences particulières et à couronner l’édifice entier par la métaphysique.

G. Helm. L’éther et les actions à distance. — Il faut concevoir les actions comme transmises à distance par l’intermédiaire de l’éther. Les particules de l’éther ne sont susceptibles que de petites oscillations. — Les atomes ne sont que de petits espaces où l’éther se trouve dans des conditions particulières de mouvement. — La transmission se fait par l’échange des parties de l’éther ; un corps en mouvement est composé à chaque moment d’autres parties pénétrant tour à tour dans le volume d’atome ; ce qui se transmet d’un lieu à l’autre, c’est un état, ce n’est pas une matière. — C’est là une extension nécessaire de la théorie des ondulations.

F. Staudinger. Détermination de la notion de l’expérience. — La vieille querelle entre empiristes et noologistes en est toujours au même point qu’au temps de Platon et de Protagoras. L’état de la question est aujourd’hui le même qu’il y a cent ans ; Kant ne lui a point donné de solution définitive.

Rien n’est plus certain, semble-t-il, que le moi et ses représentations, lesquelles sont représentations de quelque chose. Mais ce quelque chose, cette réalité extérieure, mais le moi lui-même, nous ne connaissons rien que dans les représentations que nous en avons ; le monde serait donc notre représentation. — La vérité est-elle dans l’idéalisme, ou bien est-on réduit à admettre, avec les empiristes, la croyance à une réalité extérieure, pour échapper aux fantaisies d’un phénoménisme subjectif ? — Dans ce premier article, l’auteur fait l’historique de la question et passe en revue les solutions données par Locke, Leibnitz, Berkeley, Hume et Kant.