Page:Ribot - Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome 16.djvu/336

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


REVUE DES PÉRIODIQUES ÉTRANGERS


Mind.
A quarterly Review of psychology, etc.
Avril-July 1883.

J. Ward. Principes psychologiques. II. Le point de vue de la psychologie. — De nos jours, on accorde généralement, quoique non universellement, que la psychologie est une science et non une branche de la philosophie. On en est même arrivé à remarquer que les philosophes, comme tels, sont de mauvais psychologues et aussi, à titre de fait, que les purs psychologues sont de mauvais philosophes. Il y a toutefois de grandes difficultés à déterminer le but et l’objet de la psychologie. Dans les autres sciences naturelles, cette détermination se fait d’elle-même et sans discussion préliminaire. On dit généralement qu’elle est la science des phénomènes de l’esprit ; mais un peu de réflexion montre qu’il n’est pas si facile de distinguer les phénomènes de l’esprit de ceux de la matière : sans la conscience, non seulement la psychologie serait impossible, mais toute science quelconque. Si paradoxale que soit cette assertion, il faut conclure que la psychologie ne peut pas être définie par rapport à son objet spécial, comme d’autres sciences concrètes, la botanique et la minéralogie, par exemple ; comme elle embrasse en une certaine manière toute l’expérience, il est clair qu’elle n’est pas une science abstraite, au sens ordinaire du mot. La psychologie est par nature individualiste, sans être pour cela exclusivement confinée dans la méthode d’observation intérieure et sans être privée de tous les matériaux que fournit l’expérience en dehors de l’individu.

L’auteur s’attache dans la fin de son travail à comparer la psychologie et l’épistémologie (théorie de la connaissance) : la première est essentiellement génétique dans sa méthode et, si l’on pouvait réviser la terminologie existante, pourrait être l’appelée biologie ; la seconde est essentiellement dégagée de tout élément historique et traite, comme disait Spinoza, sub specie æternitatis, la connaissance humaine conçue comme la possession de l’esprit en général. — Dans la dernière page, M. Ward soutient que la psychologie paraît avoir des relations