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notices bibliographiques

beaucoup plus étroites avec la métaphysique (théorie de l’être et du devenir) qu’avec les théories de la connaissance.

G. Stanley Hall. Le temps de la réaction et le rôle de l’attention dans l’état hypnotique. — Les expériences qui vont être rapportées ont été faites dans le courant de 1881 sur un sujet de trente ans, bien développé physiquement et intellectuellement, mais atteint de somnambulisme dès son enfance. L’auteur rappelle l’importance attribuée à l’attention dans les cas d’hypnotisme par Braid, Heidenhain, Schneider et surtout par Beard[1]. Il expose ensuite le dispositif de ses expériences, qui ont eu pour but de déterminer le temps de la réaction simple pendant l’état normal et pendant l’état anormal. Le sujet devait réagir à toute excitation. Les résultats moyens ont été : 33 centièmes de seconde pour l’état normal, 19 pour l’état anormal. Ce temps est assurément long, puisque des savants ont pu arriver aux moyennes de 108 à 191 millièmes de seconde ; mais il est probable que cela provient, chez le sujet, du défaut de pratique et de la ! difficulté à fixer son attention.

Une seconde série d’expériences a été inspirée par celles de Galton et de Wundt. On avait une liste de mots d’une syllabe ; l’opérateur prononçait l’un de ses mots, et le sujet avait ordre de penser aussi vite que possible un autre mot suggéré par le premier. Pour mesurer ce « temps d’association », l’auteur part de cette hypothèse que la suggestion de la deuxième idée doit suivre la ligne d’association la plus rapide. Naturellement, l’expérience est faite tour à tour dans l’état normal et à l’état anormal. Quoiqu’elle ait porté sur 340 mots, l’auteur ne juge pas ses résultats suffisants pour une conclusion définitive. Sauf sous le rapport du temps, il n’a pas noté grande différence entre deux réactions successives à la même liste de mots, que le sujet fût dans l’un ou l’autre état, Il indique seulement quelques particularités. (Ces expériences ont été faites sur plusieurs personnes.) Un sujet, d’esprit précieux, à l’état normal, réagissait par des latinismes ; à l’état hypnotique, par des mots de racine anglo-saxonne. Souvent les réactions sont des locutions toutes faites : sit amène down, kill amène don’t, etc. Souvent ce sont des allitérations : slice, lice, etc., surtout dans l’état anormal. Dans d’autres cas, il n’y a pas de réponse, ou bien le sujet (à l’état anormal) répète naïvement le mot suggéré. — Dans toutes ces expériences, la durée de la réaction était moindre et plus uniforme à l’état anormal que dans l’état normal.

Dans la deuxième partie de son article, M. Stanley Hall examine le rôle de l’attention, rappelle ce qu’en ont dit Herbart, Wundt, Buccola,


C.
  1. Les recherches de Beard (de New-York) étant peu connues sur le continent, nous donnons les titres de ses principaux mémoires sur ce sujet : Nature and phenomena of trance. New-York, Putnam, 1881, Trance and trancoidal states in the lower animals. New-York, Hyde, 1881. The study of trance, muscle-reading, etc. New-York, 1882. The trance state in inebriely. In-8o, Hartford, 1882.