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E. Gurney. Religion naturelle. — Article critique consacré à un livre anonyme publié sous ce titre : Natural religion, en 1889, dont l’auteur se proposait le but suivant : mettre de côté le surnaturel et le dogme et montrer que l’univers naturel contient en lui les divers éléments d’une religion ; qu’il suffit qu’ils soient généralement reconnus tels qu’ils sont et unis d’une manière consciente ; pour constituer une religion, quelque chose de complètement digne de ce nom.

W. Wallace. Morale et sociologie (leçon inaugurale à l’université d’Oxford). — L’auteur montre l’influence qu’ont sur sur les doctrines sociologiques contemporaines les écrits de Comte, Quételet, Darwin, Spencer, Buckle, et plus particulièrement la théorie de l’évolution. — En ce qui concerne la morale, il la divise en deux parties : 1o théorie de l’individu humain, comme être doué d’émotions, de désirs et de raison ; 2o rapports de l’individu avec les diverses formes de l’organisation sociale : économiques, juridiques, religieuses.

Notes et discussions : M. Sidgwick et la philosophie critique, par Adamson. Théorie des mathématiques de Kant, par W.-H.-S, Monck. — Le sacrifice personnel est-il une énigme ? par Bradley. Sur la classification des connaissances de Herbert Spencer, par Ch. Mercier.


II. Sidgwick. Critique de la philosophie critique (fin). — Après avoir soumis à la critique l’esthétique transcendantale, l’auteur examine l’analytique dans le plus grand détail, en faisant remarquer que, de l’avis de tous ceux qui parlent de « retourner à Kant », c’est la partie la plus importante de son œuvre du point de vue négatif. Voici la conclusion de ce travail : « Je ferai remarquer que mes objections ne partent ni du point de vue de l’empirisme ni de celui de la philosophie du sens commun. Je ne soutiens ni que nos assomptions communes à priori sur les objets empiriques ne réclament pas de justification philosophique, ni que la vérification par des expériences particulières est la seule justification possible. Mais je ne vois aucun motif d’attendre quelque chose de mieux de la méthode que Kant a nommée à tort « criticisme ». Celle-ci, comme j’ai essayé de le montrer, est aussi dogmatique (au plus mauvais sens du mot) que celle de tout autre métaphysicien antérieur ; et je ne vois pas ce que l’on peut gagner à changer les dogmes naturels et naïfs de la vieille ontologie « transcendante » contre les dogmes plus artificiels et plus obscurs, mais nos moins incertains, de cette nouvelle psychologie « transcendantale ».


K. Pearson. Maimonide et Spinoza. — Contribution nouvelle à l’histoire des origines juives de la philosophie de Spinoza. On a plus d’une fois signalé l’influence du More Nebuchim (Guide des égarés) sur le Tractatus theologico-politicus ; mais il y a un autre ouvrage de Maimonide, le Yad Hachazakah (La main puissante), qui offre de très grands rapports avec les idées principales de l’Éthique. L’auteur le montre