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Beard, etc., et paraît disposé à croire que, dans cette hypothèse, un grand nombre de désordres nerveux apparaissent comme, une simple exagération d’états communs dans la vie normale. Il n’admet pas avec Hammond que, dans l’hypnotisme, les fonctions de l’écorce sont éliminées, Le fait que, chez certains sujets, une excitation soudaine ou monotone, au lieu de causer des excitations irradiées, suivant la loi de Pflüger, s’accumule et, comme chez les sujets de Charcot, produit des contractions musculaires permanentes ou une rigidité tonique circonscrite, — ce fait suggère l’hypothèse d’un affaiblissement du pouvoir normal de résistance dans certains centres vaso-moteurs qui règlent l’apport sanguin, d’où une vascularité croissante, un éréthisme local, le sang étant proportionnellement diminué dans les autres parties du cerveau. Dans cette hypothèse, un sujet hypnotique serait prédisposé à une action excessive de ces centres. L’observation de Rosenthal que le nitrite d’amyle arrête l’hypnotisme s’accorde avec cette hypothèse, qui est plus favorable à la condensation du stimulus dans un centre très vascularisé qu’à l’opinion d’un automatisme qui fait prédominer les centres inférieurs.

Cependant, en accordant une telle prédominance au rôle de l’attention, tout n’est pas expliqué, car peut-on supposer que les animaux hypnotisés par Kircher, Czermak et Preyer doivent leur état à une concentration de leur attention ? Il y a encore d’autres objections mentionnées par l’auteur, qui se promet de revenir sur ce sujet plein d’obscurités.

M. Martin, Sur quelques problèmes fondamentaux de la logique. — Malgré le grand nombre d’ouvrages publiés sur la logique, on n’a pas encore bien déterminé son but propre, ses fonctions, ses rapports avec la psychologie et la métaphysique et les rapports du raisonnement matériel avec le raisonnement formel. Il serait urgent que quelqu’un écrivit une « philosophie de la logique ». L’auteur résume son travail de la manière suivante :

1o La logique s’occupe du développement des méthodes générales pour l’emploi des critères de la vérité inférée.

2o Ces critères sont des jugements synthétiques généraux, acceptés en logique comme axiomatiques ou ultimes ét exprimant les lois des choses.

3o Le fait de la nécessité et de la non-nécessité de ces jugements n’est pas un point dont on puisse faire dépendre la distinction commune entre la logique inductive ou matérielle et déductive ou formelle.

4o La logique dite formelle s’occupe entièrement du développement des instruments symboliques de la pensée.

5o La logique formelle (plus proprement logique symbolique) est complètement subordonnée à la logique matérielle. Celle-ci s’occupe des méthodes générales pour obtenir des jugements synthétiques valides, et la seule fonction de la logique symbolique est de fournir un instrument qui aide la pensée à accomplir des synthèses étendues et compliquées.