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lités collectives ou dèmes apparaissent, bien différents des blastodèmes dont la nutrition est, le lien, jusqu’à ce que chèz les animaux supérieurs, chez les vertébrés et chez l’homme surtout les fins de la vie de relation se subordonnent toutes les autres,

A. Espinas.

A. Berra.Apuntes para un curso de pedagogia. In-8o, 708 p.. Montevideo, 1883.

Tandis que des philosophes, voire des éducateurs, en sont encore à se demander si la science de l’éducation est dans les choses possibles, le docteur A. Berra, que nous avons déjà présenté à nos lecteurs[1], vient tout simplement de constituer cette science dans ses principes généraux et dans l’ordre régulier de ses applications. N’y eût-il rien de bien nouveau dans son livre que l’agencement logique de vérités acquises à l’observation et à l’expérience, cette tentative scientifique serait déjà un louable effort. Un rapide examen de ce volumineux, mais important ouvrage, justifiera, nous l’espérons, l’idée favorable que nous en communiquons par avance à nos lecteurs.

La première question que le philosophe se pose, touchant la science de l’éducation, est la suivante : Quelle est la fin de l’enseignement ? Telle sera la réponse, tels seront les moyens qui dans la pratique lui correspondront, la discipline, l’organisation, les matières, les méthodes, les programmes. L’enseignement n’a pas d’autre raison d’être que la nécessité qu’il peut satisfaire ; or cette nécessité existe ; elle est triple pour chaque homme : il lui faut un caractère disposé à faire le bien, un certain développement des facultés physiques et morales, et des connaissances variées, pour user des choses et de soi-même conformément à la fin morale de l’individu et de la société. L’enseignement indispensable, de son vrai nom l’enseignement primaire, répond à cette triple nécessité. Son rôle est de donner à l’homme tout ce qui peut l’aider, à l’âge de la vie indépendante, à poursuivre son perfectionnement physique, intellectuel et moral, et à le mettre en harmonie avec l’état présent de la civilisation. La fin de l’enseignement est donc on ne peut plus nettement indiquée par M. Berra.

Mais à côté de ces nécessités générales, que l’enseignement doit satisfaire, il y a la nature du sujet à élever, dont dépend la possibilité

    franç., 1880 ; Schæffle, vol.  I de la Sociologie, pp. 692, 694 ; Ugo Rabbeno. Dei rapporti fra la biologia e la sociologié (Rivisia di filosofia scientifica, anno II, vol.  II, fascicolo 5e, 1883).

  1. Dans le numéro de novembre 1882. — Nous avons reçu en outre, du docteur Berra, un livre composé avec la collaboration de MM. Ramirez et de Pena, et intitulé Informe acerca del congreso pedagogico internacional americano de Buenos-Aires (1882). Nous regrettons que le temps nous ait manqué pour rendre compte de cet intéressant et utile travail.