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ANALYSES.f. galton. Inquiries, etc.

« Le principal résultat de ces recherches a été de mettre en lumière la signification religieuse de la doctrine de l’évolution, Il suggère un changement dans notre attitude mentale, et il nous impose un nouveau devoir moral, Cette nouvelle attitude mentale est d’un grand sens pour la liberté morale, la responsabilité et l’opportunité. Le nouveau devoir qu’on suppose exercé concurremment avec les anciens devoirs d’où dépend organisme social, non en opposition avec eux, c’est de s’efforcer de favoriser l’évolution, en particulier celle de la race humaine. »


Braid (James). — Neurypnologie, Traité du sommeil nerveux ou hypnotisme ; traduit de l’anglais par le Dr Jules Simon, avec préface du professeur Brown-Séquard. 1 vol.  in-12o, xv-272 p., Paris, Delahaye et Lecrosnier, 1888.

À une époque où l’on étudie avec tant d’ardeur cette classe si importante de phénomènes nerveux connus sous le nom générique d’hypnotisme, il était assurément regrettable de ne point posséder en France une traduction de l’œuvre dans laquelle sont relatées la découverte et la première connaissance scientifiques de la plupart de ces faits. M. le Dr Jules Simon répond sans contredit à un desideratum en nous donnant, traduit très soigneusement, le Traité de Braid, avec le chapitre additionnel écrit par l’auteur en 1860 et resté inédit jusqu’à ce jour[1]. Tout le monde sera du même avis sur l’opportunité de cette publication, d’autant plus que les travaux relatifs au braidisme, comme on dit encore souvent aujourd’hui, ont pris en France, sous la direction surtout de M. Charcot, une extension bien en rapport avec l’importance du sujet.

Mais cette traduction est aussi un acte de justice et un hommage, car c’est Braid qui le premier, en 1848, a scientifiquement décrit, et d’une façon exacte et précise, les nombreux phénomènes hypnotiques qui intéressent à un si haut degré la physiologie, la pathologie, la thérapeutique et la psychologie.

Avec un grand sens des embarras et des difficultés de la question, à son époque, Braid s’attache d’abord à démontrer la fausseté du mesmérisme ; et c’est à la suite d’expériences bien conçues et suivies qu’il conclut nettement que les phénomènes dont il s’agit ne dépendent en aucune façon d’une influence spéciale quelconque, émanant d’autrui, sur les sujets endormis (voy. particulièrement pp. 7-8, p. 36). Il combat de même et réfute la théorie du baron Reichenbach (pp. 237-239). Force odique, force neurique, fluide magnétique, tout cela n’est qu’hypothèses erronées.

  1. Sauf en Allemagne, où le professeur Preyer a ajouté ce chapitre comme complément à son travail sur la découverte de l’hypnotisme, Die Entdeckung des Hypnotismus, Berlin, 1884.