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W. Schuppe. Principes de morale et de philosophie du droit. Breslau, 1881. — Les deux sciences reposent l’une sur l’autre, car la philosophie du droit a la morale à sa base. — Dans la première partie sont posés les principes de la morale ; dans la seconde sont déduites les conséquences directes, le développement de la morale et les principes de la philosophie du droit.

Le point de vue est le suivant : il faut procéder par l’analyse logique et « théorique de la connaissance » des notions, laquelle écarte du même coup toute hypothèse métaphysique ; la morale ne doit pas être exposée à succomber avec un système métaphysique quelconque, arbitraire et fragile, sur lequel elle reposerait ; c’est, avec quelques variantes, l’idée d’Herbart. — L’auteur du compte rendu, Schaarschmidt, fait remarquer qu’il se glisse fréquemment et nécessairement dans l’exposition même de l’auteur des affirmations métaphysiques qui réclament une justification. — Le fondement sur lequel Schuppe se base, c’est l’appréciation morale absolue de la conscience. — Schaarschmidt remarque que cette appréciation dérive de la nature même du sujet qui estime, ce qui rentre dans la métaphysique. Il défend encore le théisme contre l’auteur, auquel il reconnaît en concluant un grand mérite de pensée et d’exposition, quoiqu’il s’écarte de lui sur presque tous les points.

Baumann. Contributions pour servir à l’intelligence de Kant. — L’auteur étudie les transformations de la doctrine morale de Kant, d’abord pour ce qui concerne les idées du bien suprême, de l’immortalité et de Dieu, où perce un reste de la métaphysique de Leibnitz et de Wolf, — puis sur le point spécial de la notion de fin et de but final, ainsi que de l’estimation morale, où Kant, parti d’abord de l’école de Wolf, s’en sépare ensuite sous l’influence de Shaftesbury, Hutcheson et Hume, et puis modifie encore ses idées sous l’action considérable exercée sur lui par Rousseau, pour aboutir à sa doctrine définitive.

A. Hayem. L’être social. Paris, 1881. — L’ouvrage est conçu dans l’esprit de Comte, de Littré et des positivistes français : c’est une théorie de la société fondée sur l’alliance de la sociologie et de la biologie. L’auteur du compte rendu, Jodl, reproche à l’auteur d’avoir trop étendu le sujet mis au concours par l’Académie des sciences morales et politiques, et de s’en prendre de son insuccès à l’incompétence de M. Baudrillart, dont il ne sait pas assez les mérites philosophiques, — Il n’y a dans le livre ni grande originalité ni théorie profonde ; c’est une série de chapitres bien écrits, intéressants, un peu superficiels et flottants. Les détails valent mieux que l’ensemble.

O. Flugel. La théologie spéculative du temps présent. 1881. — C’est un essai critique, qui ne cherche que vers la fin à fonder une doctrine. — L’auteur dirige ses critiques principalement contre le monisme, où il range, outre l’idéalisme de Schelling et de Hegel, des hommes comme