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la responsabilité ne porte que sur l’acte extérieur, venant apporter ue modification dans la réalité. En morale, elle porte sur les mouvements intérieurs de la volonté, en tant qu’ils sont libres.

L’auteur parcourt l’histoire de l’idée de responsabilité dans ses domaines divers. — Sur le terrain du droit, on distingue la responsabilité en civile et en criminelle ; confondues à l’origine, elles se différencient avec le développement de l’idée. — La responsabilité politique, imparfaitement comprise et appliquée chez les Grecs, devient plus réfléchie et plus conséquente ä Rome, se développe dans le monde moderne, surtout avec Frédéric H, qui se sait responsable envers son peuple, puis, en France et en Allemagne, dans la monarchie constitutionnelle. — La responsabilité morale entre dans le monde avec le christianisme ; l’auteur la trouve dans Hamlet ; il la montre ensuite progressant chez Kant et chez Fichte, pour atteindre chez Schleiermacher à sa plus grande élévation.

Mourly Vold. Téléologie de Kant. — Le défaut principal de la téléologie de Kant, comme de toute sa philosophie, c’est qu’elle se meut dans de pures abstractions, qui n’ont qu’un caractère subjectif et ne trouvent point leur unité véritable, leur conciliation objective ; toutefois elle a le grand mérite d’avoir mis en lumière l’idée de la notion se déterminant elle-même, de la finalité objective et immanente des organismes, et d’un entendement instinctif.

J. Nathan. De la loi des causes multiples. — Depuis Hume et Kant, on s’est uniquement préoccupé de la portée du principe de causalité : on a toujours négligé de le préciser et de le formuler nettement. L’auteur passe en revue huit exemples empruntés à divers domaines de la science et arrive aux conclusions suivantes :

1o Les causes d’une complexité causale se répartissent, par rapport à l’effet, en causes absolument déterminées et causes relativement déterminées.

2o Les causes d’une complexité causale sont immanentes, lorsqu’elles passent dans l’effet ; efficientes, lorsqu’elles conservent une existence distincte, indépendamment de l’effet.

3o Toutes les liaisons possibles de causes diverses en complexités causales se rencontrent dans la réalité, si ce n’est des complexités ne comprenant que des causes absolument déterminées.

4o L’ordre des causes dans une complexité est simultané ou successif, de sorte qu’on peut diviser les complexités causales en complexités causales proprement dites et en chaînes causales.

5o Les membres d’une complexité causale ont une valeur déterminée ; les degrés de valeur sont exprimés par les termes : cause immédiate, cause médiate, condition.

6o Par rapport à l’effet, les complexités causales se répartissent en