NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES
G. Tarantino. — Saggi filosofici. Naples, Morano, 1885, 353 p.. in-12.
M. Tarantino n’a pas la prétention de débuter, dans ces Essais, par un coup de maître. Sa profonde admiration pour Kant semble d’ailleurs lui interdire, a priori, toute chance d’originalité. Ne lui demandons que ce qu’il a voulu nous donner : un petit ensemble d’articles de revue et quelques autres articles inédits formant autant de chapitres d’un cours de philosophie théorique. Cours assez complet, dit l’auteur : c’est trop dire. Que trouvons-nous, en effet, dans ce volume ? Huit dissertations sous ces rubriques : théorie de la sensation d’après Riehl, — Kant et la philosophie contemporaine, — Kant et Spencer, — de la substance et de l’attribut dans le système de Spinoza, — théorie de la perception, — théorie des idées, — l’inconscient et la conscience, — enfin une observation psycho-pathologique. Ce livre est loin, on le voit, de contenir toute la philosophie. Je dois ajouter que le dernier chapitre ne tient pas ce qu’il paraît promettre. Il s’agit simplement de quelques considérations psychologiques et morales, sur ces faits, nullement décrits, de manie ou d’épidémie violente qui se sont récemment présentés chez plusieurs soldats italiens. Rien ici qui rappelle les habitudes d’esprit de l’école expérimentale qu’honorent en Italie les Lombroso, les Morselli, les Puglia, les Mosso, les Tamburini, et le très regretté Buccola. L’auteur est décidément Kantien. Kant, d’après lui, a tout fait ou tout préparé ; la psychologie moderne, physiologique, anglaise, ou se trouve d’accord avec Kant, on cherche à le compléter. L’auteur est d’ailleurs au courant des questions ; il est clair, consciencieux, sa critique est libre et modérée. Tout cela, c’est quelque chose. Nous l’attendons à des œuvres plus mûres.
Giraud-Godde. — Les innovations du docteur Ssélectin. Paris, Plon, 1885.
Les auteurs de ce petit roman ont imaginé de promener à travers la vie un héros assez fou pour y vouloir appliquer sérieusement les
