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téristique (fig. 14), non-seulement pour l’effort brusque mais pour l’effort soutenu, etc. Chez certains sujets les différences se montrent encore plus nettement (fig. 15).

VII

On peut donc dire, en résumé, que toutes les sensations s’accompagnent d’un développement d’énergie potentielle qui passe à l’état cinétique et se traduit par des manifestations motrices susceptibles d’être

[Image à insérer]

Fig. 14. — a, contractions chez un sujet sain M. G. sous l’influence de la fatigue ; b, changement de forme de la contraction sous l’influence du musc.

[Image à insérer]

Fig. 15. — Diverses formes des contractions chez une hystérique sous l’influence de différentes odeurs ; a, acétate d’amyle ; b, iodure de méthyle ; c, musc ; d, formate d’éthyle ; e, œnanthylate d’éthyle.

mises en évidence même par des procédés grossiers comme la dynamométrie.

Les excitations des organes internes peuvent déterminer une dynamogénie analogue. C’est ainsi que le pincement même peu énergique d’une des lèvres du col de l’utérus, qui est, comme l’on sait, insensible à l’état normal, est susceptible de déterminer une augmentation considérable de la force de pression. Cette observation est propre à montrer qu’une excitation n’a pas besoin d’être perçue pour déterminer une action mécanique. C’est là un fait intéressant pour l’interprétation des manifestations convulsives, conséquences de lésions viscérales non douloureuses. Nous pouvons citer, pour corroborer cette déduction, une série d’observations sur les effets de l’excitation produite par les rayons colorés sur un œil achromotopsique ; les effets dynamiques sont parallèles à ceux qui sont déterminés par les mêmes excitations sur