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cardio-vasculaires des excitations des sens[1]. D’autre part Cl. Bernard, M. Schiff, M. Vulpian ont vu que la pupille se contracte sous l’influence des sensations, et les émotions agissent dans le même sens. La pupille se dilate sous l’influence de la douleur et sous l’influence des émotions dépressives, comme la terreur (Gratiolet, Fontana) ; elle se dilate encore sous l’influence de la fatigue ; elle se contracte, au contraire, sous l’influence des sensations et des émotions excitantes, il en est ainsi dans la colère par exemple (Jorissenne). Enfin dans leurs expériences sur la physiologie de la vessie, MM. Mosso et Pellacani[2] ont vu que l’excitation d’un nerf périphérique quelconque détermine des mouvements de cet organe.

Dans des recherches nouvelles sur la physiologie du sphincter anal, nous avons pu constater que l’énergie des contractions volontaires

[Image à insérer]

Fig. 18. — a, contractions momentanées (1, 2) et effort soutenu (3, 4, 5, 6), à l’état normal ; b, contractions momentanées et effort soutenu sous l’influence de la lumière rouge chez D, sujet sain. (Le tracé se lit de gauche à droite.)

ce muscle augmente aussi sous l’influence d’excitations sensorielles diverses (fig. 18, 19 et 20).

Les expériences que j’ai rapportées sur les muscles de la vie de relation ont pour résultat spécial de montrer que les excitations périphériques déterminent une augmentation de l’énergie disponible de la force utilisable.

Nous sommes donc autorisé à dire que chaque impression met en mouvement tout l’organisme, mais peut-être avec une localisation prépondérante pour chaque excitation Spencer et Bain admettent que ce sont les muscles de petit volume qui réagissent les premiers aux excitations sensorielles ; ce serait pour cela que les muscles de la face servent à l’expression. Mais ces muscles, comme on le voit, ne font que participer à un mouvement général, qui, lorsqu’il ne se traduit pas par un changement de forme extérieure, peut se manifester par des effets viscéraux, des sécrétions qui constituent une autre forme de transformation de la force.

  1. Mosso et Pellacani, Arch. ital. de Biologie, 1882, t.  I, fasc. 1.
  2. Charpentier et Couty, Arch. de phys. norm. et palh., 1877, P. 525.