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psychiques ; les recherches de Setchenoff et de Wundt sur l’inhibition. — Weber le premier a soumis la conscience elle-même aux méthodes d’expérimentation exacte et Helmholtz en analysant les sensations, en décomposant les éléments de l’esprit longtemps réputés simples et indécomposables, nous a fait pénétrer plus avant dans la réalité que Locke, Berkeley, Hume ou Kant. — Ajoutons à cela la recherche sur la durée des actes psychiques que Müller lui-même déclarait non mesurables ; les études toutes récentes sur les localisations cérébrales ; enfin les nombreuses monographies sur les états anormaux de l’esprit. — Dans la fin de son travail, l’auteur insiste sur l’utilité que la psychologie peut aussi tirer des études historiques.

E. Montgomery. Espace et toucher. Notre connaissance la plus élémentaire de l’espace consiste-t-elle dans la perception de l’étendue-surface ou dans l’intuition d’une distance déterminée ? Il semble à peine croyable que le discernement de la distance et de la position soit une pure sensation élémentaire, équivalente en elle-même à une perception subjective apportant les matériaux complets d’un jugement complexe. Cependant c’est ce qui existe en fait. Mais l’auteur soutient que les deux facteurs psychologiques employés jusqu’ici par la plupart des empiriques pour composer notre perception de l’espace — c’est-à-dire la sensation spécifique tactile et la sensation spécifique motrice — ne peuvent former notre conscience fondamentale de l’espace. C’est dans le centre nerveux et non dans la structure périphérique qu’est localisé notre pouvoir de réalisation subjective de l’espace. L’espace n’est pas, comme on le suppose souvent, un continu formé d’un nombre infini de parties quantitativement égales ; c’est, au contraire, un tout spécifique dont chaque fragment est rigoureusement une partie intégrante, non un simple élément constitutif, lui-même indifférent en tant qu’espace. — L’auteur critique les théories de l’espace de Lotze (signes locaux), de Wundt, de Bain. En ce qui concerne ce dernier, Ferrier et W. James ont bien montré que la sensation de l’effort n’est nullement le résultat d’une excitation centrifuge. Dans la volition, la résolution seule est immédiatement connue ; le mouvement retourne aux centres conscients, où il représente un processus périphérique. — Dans toute la question, il y a un préjugé invétéré qui est la cause de toutes les obscurités, c’est de croire que le phénomène mental est purement intensif, ne contient « aucun élément d’étendue ».

R. Hodgson. La conscience de la réalité extérieure. L’auteur s’attache part culièrement à la doctrine du « réalisme transfiguré » de Herbert Spencer, qu’il accepte dans ses traits généraux et qu’il s’emploie à compléter. Pour lui le sentiment primitif, c’est la volonté et c’est d’elle que naît notre conscience du non-moi.

Hawskley Rhodes. La conception scientifique de la mesure du temps. Cette mesure est beaucoup plus complexe que celle de l’espace. Déterminer cet étalon de mesure et, par lui, mesurer l’écoulement du temps est la plus importante fonction des astronomes et des observa-