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quand ils sont réduits dans la zone et à l’échelle des mouvements de la plume. Après ce travail, prendre quelques signes donnés comme caractéristiques de certaines manières d’être, et établir qu’ils dérivent bien des gestes qui traduisent ces manières d’être, et la preuve de la graphologie sera faite.

Il est presque inutile de faire remarquer que ce n’est pas suivant ce procédé que la graphologie a été édifiée : nous faisons en ce moment une synthèse, et les sciences d’observation procèdent par l’analyse ; mais pour l’exposition rapide que nous avons en vue, nous pensons qu’il est préférable de prendre la question par en haut, et de la développer suivant la forme d’un syllogisme.

III

Dans les mouvements de la mimique, on peut dissocier un certain nombre de qualités fondamentales, d’éléments essentiels, qui se combinent diversement pour donner une résultante : cette résultante imprime à chaque mouvement sa physionomie particulière. Il y a avantage, pour ce qui suivra, à grouper dans un tableau ces divers éléments, et la nature de mouvements qui en résulte.

Selon : Les mouvements sont :

L’énergie… Indécis, mous, accentués, violents.

La vitesse… Lents, vifs, brusques, accélérés, retardés.

La direction… Ascendants, centrifuges, descendants, centripètes.

La forme… Arrondis, gracieux, anguleux, vulgaires.

La fréquence. Nombreux, rares, pondérés.

L’étendue… Amples, courts.

La continuité. Liés, dissociés.

Ce sont là les ressources, infinies par la variété des combinaisons et des nuances, dont dispose la personnalité consciente ou inconsciente pour se manifester au dehors par l’intermédiaire du geste ; et par personnalité, il faut entendre l’individu moral tout entier, pris sous toutes ses faces, considéré dans toutes ses facultés et toutes ses aptitudes.

Or, les caractéristiques individuelles se ramènent ; en somme, à des formes de la volonté, de l’intelligence, de la sensibilité et du tempérament, si on veut bien toutefois, dans ce dernier terme, comprendre toute une série de manières d’être qui, indépendamment des trois facultés maîtresses, et plus qu’elles peut-être, dessinent le caractère et formulent la personnalité. Ces manières d’être dans leurs formes contradictoires, constituent :