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après avoir résumé les travaux de ses devanciers (notamment de Byasson qui concluait à une augmentation dans l’élimination de l’acide phosphorique après un travail intellectuel), expose le résultat de ses recherches personnelles. Il a trouvé que « le travail intellectuel diminue le plus généralement le chiffre de l’acide phosphorique total ». Passant à l’état pathologique, il étudie : 1o la manie ; augmentation pendant la période d’excitation ; diminution pendant l’état de dépression. L’activité maniaque suractive la nutrition générale ; 2o lypémanie. Elle ralentit la nutrition générale ; 3o  idiotie et démence : diminution ; 4o épilepsie. Pendant les attaques, il y a suractivité des échanges. L’auteur conclut de l’ensemble de ses recherches que le travail intellectuel retentit sur la nutrition générale qu’il ralentit.

Sikorski. Sur la tension des muscles comme substratum de l’attention. — Fechner et Wandt ont montré que l’acte d’attention est accompagné d’une sensation de tension. Herbert Spencer a montré encore plus clairement que la pensée est l’état naissant des processus nerveux qui ont lieu pendant l’exécution du mouvement. Enfin les expériences d’Exner et autres démontrent que la pensée à une action quelconque est accompagnée de la tension préparatoire des muscles qui doivent se contracter pendant le mouvement même. C’est cette tension que l’auteur a voulu soumettre à une recherche objective à propos de ces expériences sur la « lecture des pensées » qui ont fait tant de bruit dans ces derniers temps. Il a constaté que cette lecture ne peut se faire qu’à deux conditions : 1o quand le déplacement d’un corps dans l’espace fait partie du contenu du problème (mouvement de locomotion) ; 2o quand des mouvements de la main font partie du contenu du problème. Sans mouvement, point de lecture de pensées. L’auteur expose ses expériences et il explique pourquoi : 1o le lecteur ne sent pas de choc, mais une indication continue de la volonté de la part du suggesteur ; 2o pourquoi ce dernier a la conscience subjective d’être passif ; 3o comment une adaptation réciproque a lieu entre les deux personnes. — Suivant que l’on veut écrire un 1 ou un 7, l’innervation préparée est différente et l’auteur explique comment il l’a découvert, d’après la tension du bras, chez le sujet dans différentes directions. Il explique aussi comment cela se passe lorsqu’il s’agit de deviner des lettres ou des figures.

Charcot et Magnan. De l’onomatomanie (1er article). Nous en rendrons compte quand tout le travail aura paru.

J. Voisin. Un cas de grande hystérie chez l’homme avec dédoublement de la personnalité. — Nous avons résumé (1882, tome XIII, p. 676) une observation du Dr Camuset sur un malade ayant deux personnalités avec changement complet de caractère. C’est ce malade dont l’histoire ultérieure a été racontée ici en détail par le Dr Bourru (octobre 1885). Le présent article comble la lacune qui existe entre ces deux observations : c’est-à-dire d’août 1883 à janvier 1885. Quand il est contracturé, le malade est doux, enfantin et a un langage impersonnel comme les enfants, peu de connaissances générales. Quand la contracture disparaît, le